Soucieux à cause des insuffisances et des réflexes d'amateurs, constatés dans la gestion des clubs et ce, depuis le passage au professionnalisme, en 2010, le président de la FAF Mohamed Raouraoua, a fini par réagir et préconiser une nouvelle organisation de gestion. Pour concrétiser ce projet, de nombreuses décisions ont été prises par le MJS et la FAF afin d'être en conformité avec les recommandations de la FIFA, à propos du professionnalisme et amorcer une nouvelle ère du football national. A cet effet, le président de l'instance fédérale multiplie les contacts et les réunions avec les responsables des clubs pour les sensibiliser quant au respect du cahier des charges. Dans ce cadre, Mohamed Raouraoua, après avoir rencontré, à Oran, le 17 août dernier, les présidents des clubs des Ligues 1 et 2 de l'Ouest, a tenu deux réunions similaires, mercredi dernier et avant-hier, avec les représentants des clubs du Centre et de l'Est, respectivement, au Centre technique de Sidi Moussa et au Centre sportif d'El Bez à Sétif. L'ordre du jour de ces séances de travail a porté, essentiellement, sur la mise en conformité avec les exigences du professionnalisme. Le président de la FAF a, clairement, signifié aux présents que la FAF et le MJS insistent sur le respect des nouveaux textes régissant le professionnalisme, et notamment l'obligation de l'ouverture des capitaux sociaux des sociétés sportives par actions (SSPA) aux investisseurs. Il a même exigé aux présidents des clubs d'ouvrir les capitaux de leurs sociétés sportives par actions (SSPA), tout me menaçant de mettre en application les nouveaux textes réglementaires du professionnalisme, en vertu desquels « tout club qui refuse d'ouvrir son capital social aux investisseurs risque la rétrogradation. » Pour le président de la FAF, il n'y a pas l'ombre d'un doute, l'évolution du football national et la réussite du professionnalisme passent, inéluctablement, par le respect du cahier de charges, et notamment par la gestion administrative, selon les normes exigées par la Fédération internationale du football. « Avec le refus de l'ouverture des capitaux, les présidents des SSPA sont en train de porter préjudice à leurs clubs », a-t-il indiqué, tout en se disant, toutefois, optimiste quant à l'issue heureuse du projet de professionnalisme en Algérie. Concernant les joueurs étrangers, nous avons appris du président de la FAF, que jusqu'à l'heure actuelle, « il existe sept litiges entre les clubs algériens et des joueurs étrangers pour un montant de 800.000 euros ». On citera le Gabonais Sakombi, dont le cas n'a pas été réglé par l'ASO qui l'a prêté au CRB pour des frais de formation d'un montant de 60.000 euros. Le MOB doit, également, verser 98.000 euros, selon une source bien informée, à un club malien, sans parler des autres clubs. « Cette gestion engendre des pertes financières considérables aux clubs. C'est aberrant, quand il s'agit de joueurs étrangers ayant eu un temps de jeu insignifiant. Nous ne sommes pas contre la venue des joueurs étrangers, mais contre le procédé des clubs algériens, dans ce genre de transactions et le non respect des règlements en vigueur », nous a affirmé Mohamed Raouraoua. Cette situation a poussé le Bureau fédéral à interdire le recrutement de joueurs étrangers, une décision permettant de facto une meilleure réorganisation du recrutement du joueur étranger. Il est certain, qu'à travers cette décision, la FAF veut réguler les conditions du transfert d'un joueur étranger qui doit répondre à un certain nombre de critères. Par ailleurs, le MJS et la FAF lancent un appel aux clubs professionnels pour revoir leur gestion financière et asseoir leur politique de sponsoring et de marketing qui pourrait leur permettre de réunir les meilleures bonnes dispositions financières. La FAF a fait remarquer, à ce propos, que le nombre de joueurs non utilisés ne cesse d'augmenter, rendant la masse salariale exorbitante. A cet effet, les présidents des clubs algériens n'ont plus le choix, et notamment après que les hautes instances du pays aient clairement indiqué, qu'à partir de 2018, l'Etat ne sera plus garant des clubs de football professionnels et que ceux-ci devront, à l'avenir, fonctionner par leurs propres moyens, en précisant que le soutien de l'Etat ne saurait être éternel. Ce qui signifie, clairement, que les clubs professionnels doivent, d'ores et déjà, réfléchir et mettre en application de nouveaux mécanismes, leur permettant de garantir leur équilibre budgétaire. Par ailleurs, le bilan après l'instauration du professionnalisme n'est pas brillant car, et on ira même jusqu'à dire qu'une « rééducation comportementale » est impérative, en éliminant les anciens réflexes pour les remplacer par des comportements professionnels et performants. C'est l'objectif recherché par le président de la FAF, mais cet ambitieux projet nécessite la contribution de tous les acteurs de notre football.