Opérationnel depuis 2011, le numéro-vert «10-55» mis à la disposition des citoyens, par la Gendarmerie nationale, a permis l'interpellation de pas moins de 3.341 personnes, en flagrant délit, parfois impliquées dans des affaires d'extrême gravité, allant de la tentative de kidnapping, au trafic de drogue et d'armes, de la contrebande aux affaires terrorismes et de soutien aux groupes terroristes. Le Lieutenant-colonel, Abdelhamid Kerroud, chargé de la cellule de communication, au sein de la Gendarmerie nationale, a affirmé, hier, au forum d'El Moudjahid, que le centre a reçu près de 7 millions d'appels, du 5 février 2011 au 5 décembre 2015. Il affirme que le centre reçoit une moyenne d'un million d'appels, par an, et 12.000 appels par jour, notamment en hiver. Ces signalements, des demandes aides et d'intervention, dénotent d'un développement de la culture de sécurité et de conscience sécuritaire chez les citoyens algériens, indique-t-il encore. Rien que du 5 novembre au 5 décembre 2015, le centre a recensé 100.000 appels, ayant permis l'arrestation de 79 personnes en flagrant délit. Il a précisé que les auteurs de ces appels sont des adultes, des jeunes et parfois des collégiennes et collégiens. Il a, également, précisé que des ressortissants étrangers, établis en Algérie, des migrants sans papiers, des harraga' en difficulté connaissent le numéro vert, et n'ont jamais hésité à appeler. Le conférencier affirme que 130.000 appels sont, en fait, des appels de citoyens qui signalent des accidents de la route, 56.000 appels signalent des agressions, 299.112 sont des demandes d'aide et de secours. Et 81.580 appels sont formulés par des citoyens qui signalent des affaires de contrebande, notamment, aux frontières, et alertent contre sur des affaires liées au terrorisme et au soutien aux réseaux terroristes, aux tentatives de kidnapping et autres. Le colonel Kerroud a affirmé que, sur 7 millions d'appels, 75 à 80 % sont des signalements avérés. Le représentant du corps de la Gendarmerie nationale a qualifié ces appels «d'efficaces», ayant permis 196.396 cas d'intervention, avec l'arrestation de 3.341 personnes en flagrant délit, «sachant que l'arrestation en flagrant délit, chez les services de sécurité n'est pas une chose évidente, mais fort est de constater que ce genre d'interpellations est devenu très fréquent, après la mise en service du numéro vert». Il a cité l'affaire du démantèlement d'un réseau de trafic d'armes à Alger, à Telemly, ayant permis de saisir 16 armes d'assaut de fabrication américaine. Et cela, affirme le conférencier, suite à des renseignements et des signalements parvenus au commandement de la Gendarmerie nationale de la wilaya d'Alger, par le biais, de jeunes du quartier Telemely et du Boulevard Mohamed V. Et de préciser que «ces jeunes jaloux de la sécurité de leur quartier, étaient très précis dans leurs renseignements, ce qui a permis à la Gendarmerie, le démantèlement très rapide du réseau». Le Colonel Kerroud a, également, évoqué le dépôt des pré-plaintes lancé par la Gendarmerie nationale, il y a de cela, quelques mois, via Internet. La Gendarmerie a reçu, à travers son site «https:/ppgn.mdn.dz» 2.000 affaires, en l'espace de 6 mois. Et de préciser que sur 2000 pré-plaintes, 154 affaires avérées ont été traitées. «KIDNAPPING D'ENFANT», LA GENDARMERIE SUBMERGEE PAR LES APPELS Le colonel Kerroud a souligné que les appels et les signalements proviennent, en nombre important de citoyens, résidant dans les grandes villes. Il cite Alger en tête, suivie d'Oran, Annaba et Constantine. «On a 10 appels qui proviennent du Sud contre 100.000 appels enregistrés à Alger», a-t-il souligné. Il a, également, affirmé que le nombre d'appels augmente, considérablement, en hiver, notamment les appels de secours et d'aide. Mais, précise-t-il, les appels atteignent le seuil dès qu'une affaire de kidnapping d'enfants est médiatisée. Et de souligner que depuis quelque temps, la médiatisation des affaires d'enlèvements d'enfants a créé une sorte de psychose chez les parents et les familles algériennes «pour un retard d'une demi-heure de leur enfant, ils appellent, en sollicitant, la Gendarmerie à intervenir». Et d'ajouter «dans certains moments, on a été complètement submergés d'appels, un véritable pic d'appels». Il a tenu à préciser que les enlèvements et les tentatives d'enlèvements des enfants n'est pas «un phénomène de trafic d'enfants, orchestré par des réseaux spécialisés dans le trafic d'organes ou autres» a-t-il souligné. Il s'agit pour le conférencier «d'un fait criminel» commis par des jeunes, ou par des proches de la victime. Il a précisé que sur un nombre important de cas déclarés, seuls 13 cas ont été confirmés sur 21 affaires ayant suscité une enquête approfondie. Il précise encore que certaines familles signalent un enlèvement de leur enfant, mais une fois qu'il le retrouve, elles n'avisent pas les services de sécurité, ni sur son retour , ni sur les raisons de son absence. En voulant dire, qu'il s'agit, parfois, de fugues, de fuite temporaire avec des amis et copains. Il a, également, signalé que la Gendarmerie reçoit beaucoup d'appels d'enlèvements d'enfant, les jours de la remise des bulletins (résultats des examens scolaires). Interrogé sur les chiffres faisant état de l'enlèvement de près de 200 étudiantes en 5 ans, le colonel Kerroud, a estimé que ce chiffre est exagéré, puisque dans la plupart des cas, il ne s'agit pas d'enlèvement. Mais souvent de tentatives d'agressions, un malentendu entre des universitaires et leurs connaissances qui tournent mal. Et de préciser «ce chiffre n'est pas prouvé par nos enquêtes». Le colonel Kerroud, est revenu sur l'affaire du petit Imad Eddine retrouvé mort, après 50 jours de sa disparition, dans une fosse septique, à proximité de la demeure familiale, à Douar Djefafla, commune de Mers El Hadjadj, dans la wilaya d'Oran. Pourtant, tout le monde avait suspecté un acte d'enlèvement, dit-il. Il souligne que «les habitants de cette localité ont même crié au manque de sécurité». Selon l'officier supérieur de la Gendarmerie nationale, dans certains cas on est en face d'une «insécurité familiale» où l'enfant est délaissé par ses parents et qu'il ne s'agit nullement «d'une insécurité publique». Mais qu'en est-il de la fosse septique ouverte sans couvercle et des milliers de puits, de trous, d'avaloirs qui sont à l'origine de terribles incidents ? 24.000 RAPPORTS SUR L'ETAT DES ROUTES SONT ADRESSES ANNUELLEMENT AUX AUTORITES Les services de la Gendarmerie reconnaissent que pas mal d'incidents et d'accidents sont causés, principalement, par l'état désastreux de nos routes, que ce soit par des trous profonds ou l'absence de couvercles d'avaloirs et par manque de signalisation et autres. Le Colonel Kerroud a précisé, dans ce sens, que la Gendarmerie nationale envoie annuellement, une moyenne de 23.000 à 24.000 rapports sur l'état défectueux de nos routes et certains endroits publics aux collectivités locales, au département et services des Travaux publics et ceux des Transports.