Les 510 logements de fonction destinés à la communauté universitaire divisent les enseignants à Oran. Des dizaines de postulants, tous des enseignants universitaires dans les trois universités de la ville (USTO, université d'Oran 1 et 2) et trois écoles de l'enseignement supérieur (ENPO, EPSTO et EPSEGC), ont observé hier tôt le matin un sit-in devant le rectorat de l'université d'Oran à l'ex- IAP pour dénoncer, selon les propos de leurs délégués, le «non-respect des critères de classement des demandeurs par la commission des recours de la ville universitaire d'Oran ». Les délégués des contestataires que nous avons rencontrés à l'extérieur du rectorat de cette université ont essentiellement regretté la «réintégration dans la liste définitive des bénéficiaires des personnes ayant des biens immobiliers et la violation par la commission d'étude des recours des instructions ministérielles portant sur la date butoir de dépôt des déclarations sur l'honneur». Ils ont aussi dénoncé le «gonflement arbitraire des notes au profit de certains postulants et la réintégration de presque tous les postulants exclus». Les concernés réclament «le gel de toutes les procédures administratives en cours pour la distribution des pré-affections des 200 logements de fonction réalisés à Bir El-Djir et la re-classification des postulants par une commission mixte composée de délégués de toutes les universités et les écoles de la ville». Ils revendiquent aussi l'affectation de 160 logements supplémentaires par les services de la wilaya au profit de la communauté universitaire. Une délégation des concernés a été reçue hier matin par les responsables du rectorat de l'université d'Oran, précise-t-on. «Nous avons relevés soixante-seize infractions à la réglementation en vigueur commises lors du traitement des dossiers des postulants. Nous avons informé le recteur de l'université d'Oran 1 Ahmed Ben Bella en sa qualité de président de la commission logement de la ville universitaire d'Oran et il s'est engagé à étudier au cas par cas toutes nos réserves. Il nous a ainsi demandé de déléguer quatre enseignants supervisés par le SG de l'université d'Oran 1 pour revoir tous les dossiers des postulants. Il a aussi promis de geler la distribution des affectations si des violations avérées de la réglementation sont confirmées par cette commission», confie un délégué des enseignants protestataires. Il est à rappeler que le recteur de l'université d'Oran 1 Ahmed Ben Bella avait invité la semaine écoulée les postulants pour les logements de fonction classés de 1 à 200, selon les résultats publiés le 29 février dernier, à se présenter ce lundi 7 mars à l'amphithéâtre des sciences exactes de l'université pour retirer leurs affectations. Les postulants classés de 201 à 510 auront droit à des pré-affectations provisoires. Le programme de réalisation de logements de fonction au profit des enseignants universitaires avait été lancé en 2007 à travers tout le territoire national. La ville universitaire d'Oran a bénéficié d'un quota de 510 logements répartis en trois phases : 250 logements en 2007; 100 en 2009 et 160 en 2010. Le premier quota devait être livré en 2008 mais, huit ans après, aucun appartement n'a été réceptionné, et ils sont encore très loin de l'être en raison des réserves dans la réalisation. Sur les 200 logements du programme 2007 réalisés sur le POS 25 à Bir El-Djir près du rond-point de la Pépinière, 164 sont totalement achevés et 36 accusent un taux d'avancement de 36%. Pour les 150 autres logements du POS 49, ils accusent des taux d'avancement mitigés : 130 appartements ont été réalisés à 80% et 20 autres appartements sont à 20% seulement. Concernant les 160 logements de Belgaïd, le projet est au stade d'étude. Il existe en fait 650 demandeurs pour ces 510 logements de fonction.