Même si les cancers de la tête et du cou ne figurent pas, pour l'instant parmi les cinq premières localisations, le cancer du vacum, le nasopharynx, la partie haute du pharynx est, cependant, très fréquente en Algérie et dans les pays du Maghreb. Il représente, selon les spécialistes, un problème de santé publique, du fait que du point de vue épidémiologique, il s'agit d'une tumeur qui n'a pas de rapport avec le tabac et l'alcool, deux causes principales des cancers ORL, mais avec le virus d'Epstein-Barr, aussi appelé EBV ou virus de l'herpès4 (HHV-4). Selon le Pr Nicolas Magné, chef de département de radiothérapie, à St Etienne, en France et directeur de la recherche et innovation et également chef de laboratoire de recherches, à Lyon sud, présent, hier, à la rencontre scientifique sur les cancers, tête et cou, organisée par le Laboratoire allemand Merck à l'hôtel «Le Méridien», «c'est dans les pays nord-africains et asiatiques que le cancer du vacum est le plus fréquent et qui est lié, en partie au virus d'Epstein-Barr. Ce cancer serait lié à ce virus. L'oncogenèse de ces zones géographiques, dans le monde, doit expliquer, en partie, la présence de ces cancers». Pour le Pr Abdelkader Boushaba, chef de service oncologie au CHU d'Oran, «le cancer du nasopharynx représente 3% de l'ensemble de tous les cancers, en Algérie, selon les statistiques du Centre international du cancer Globocan 2012'. Ensuite vient le cancer du larynx, représentant 1,6%, la cavité orale, la bouche et les lèves 1,3% et les autres pharynx 0,4%. Pour le chef de service d'oncologie, «le dépistage de ces tumeurs est une prévention secondaire. Cependant, ce qui est mieux que le dépistage et la prévention primaire. Du moment que le tabac et l'alcool sont les deux principales causes de ces cancers ORL, il faut arrêter de fumer et essayer de ne pas boire d'alcool». Concernant le traitement de ces cancers, Le Pr Boushaba a expliqué que «par rapport aux pays du Maghreb, l'Algérie est dans les mêmes incidences». La difficulté, dans la prise en charge des patients, réside, selon le même spécialiste, dans le fait que «ce sont des cancers qui sont diagnostiqués un peu tardivement, pour des raisons d'anatomie. Le malade ne se rend pas compte de sa maladie que lorsqu'elle commence à prendre un gros volume qui gène et qui fait mal. Le traitement, c'est la chirurgie et la radiothérapie qui sont des traitements de base. La radiothérapie peut se faire avec la chimiothérapie. Sinon, la chimiothérapie pour les cas avancés».