Des milliers de personnes ont marché, hier, à Tizi Ouzou à l'appel du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) et le Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK) à l'occasion de la commémoration du 36e anniversaire du Printemps berbère d'avril 1980. Le premier à entamer sa marche depuis l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouou a été le RCD. Emmenés par leur président Mohcine Belabbes et son ancien leader Said Sadi, les militants et sympathisants du parti ont battu le pavé en scandant des slogans hostiles au pouvoir et réclamant une reconnaissance «effective» de Tamazight comme langue nationale et officielle tout au long de l'itinéraire. Juste derrière, les partisans du MAK, plus nombreux, ont marché pour exprimer leur revendication de l'autodétermination de la Kabylie. Les deux marches ont eu des points d'arrivée différents. Le RCD a achevé sa marche au niveau de la place de l'ancienne mairie des genêts après avoir emprunté les rues Lamali et Abane Ramdane. Une arrivée qui a été marquée par la prise de parole du président du RCD, Mohcine Bellabes qui a appelé à la reconnaissance de Tamazight comme constante dans les fondements de l'identité de l'Algérien tout en soulignant l'importance que Tamazight soit constitutionnalisée d'une «manière effective». De son côté, le MAK a emprunté le même itinéraire que celui du RCD jusqu'au carrefour du Djurdjura pour aller ensuite vers la sortie Est de la ville de Tizi Ouzou en bas du stade du 1er Novembre et du CHU pour organiser un sit-in marqué par une prise de parole par son animateur Bouaziz Ait Chebib pour réitérer leurs revendications. Puis un gala artistique a été animé sur place par le chanteur Oulahlou. Ce n'est qu'aux environs de 14 heures que la ville de Tizi Ouzou a repris son cours normal après que les manifestants se soient dispersés dans le calme et sans le moindre incident, au soulagement de la population de la Kabylie qui redoutait des débordements à l'occasion. Il est à noter que tout au long de l'itinéraire des deux marches, hormis des agents de la régulation de la circulation routière, aucune autre présence policière n'a été signalée. Néanmoins, un hélicoptère de la Sûreté nationale a survolé tout au long des manifestations leur itinéraire. A Bouira, la marche à laquelle a appelé le MAK à Bouira a été plus importante que celle à laquelle avait appelé le RCD. Elle s'est ébranlée à partir de l'université Akli-Mohand-Oulhadj, afin de rejoindre également le siège de la wilaya. Les marcheurs constitués essentiellement de jeunes étudiants, rythmaient leur marche par des chants. La marche s'est déroulée dans le calme. La marche du RCD s'est ébranlée à partir de la place des Martyrs de la ville de Bouira, vers 11 h. La procession moyenne en empruntant l'itinéraire la menant vers le siège de la wilaya, scandait des slogans hostiles au pouvoir. Une fois arrivés au monument qui fait face au siège de la wilaya, des militants ont pris la parole pour réitérer leur rejet du régime en place. Juste après, les citoyens se sont séparés dans le calme.