Le ministre des Finances, Abderahmane Benkhalfa, a affirmé que l'Algérie est entrée « dans une étape qui demande de la vigilance, de la compréhension, de la prévoyance ». Hier lundi, au forum de la radio chaîne 1, il a assuré que « nous ne sommes pas le seul pays a être touché par la crise, mais nous ne sommes pas à un stade critique en comparaison avec certains pays qui enregistrent une contraction et une récession de l'économie avec un taux de croissance en dessous de zéro ». Concernant le nouveau modèle économique que l'Algérie va adopter et qui sera discuté le 5 juin lors de la prochaine tripartite, M. Benkhalfa a souligné qu'il ne sera « pas un choc frontal ». Il sera basé pour les trois prochaines années sur une nouvelle approche économique. « L'Algérie poursuit sa croissance avec un budget de 6.000 milliards de dinars, soit le tiers du PIB. Et cela reste très important pour aborder cette phase et financer l'économie nationale », a-t-il indiqué soulignant que « le changement dans le modèle économique a commencé en réalité en 2015 et se poursuit. Notre chance, est que notre endettement extérieur est faible, à peu près 8% du PIB, et en tout il est de 10%, ce qui nous laisse travailler sans choc frontal ». En outre, « les réserves de change sont bonnes, on a plus de 23 mois de couverture avec ces réserves extérieures ». Il précisera que « le stock des infrastructures est de 15 ans, avec la réalisation de projets comme les aéroports, l'AEP, l'électricité, la fibre optique, les TIC, les projets ferroviaires, etc. » Cette situation « viabilise notre économie », assure-t-il, et donc « il y a une bonne efficacité, de l'efficience et des moyens financiers à investir ». Dès lors, pour M. Benkhalfa, « l'Etat n'a pas besoin de l'emprunt obligataire pour financer son économie, car il y a les recettes fiscales et de la fiscalité pétrolière ». Par ailleurs, le ministre des Finances a parlé d'une « réflexion sur le nouveau modèle économique, le retour à la croissance et le financement de la croissance, avec comme objectif la diversification économique. Il s'agit de la vision Algérie 2035 ». Selon M. Benkhalfa, « il y aura une mobilisation optimale des ressources et de l'épargne nationale. Et une diversification économique », et si « le PIB est toujours dépendant du pétrole, il doit être dorénavant réparti à parts égales avec les autres secteurs (agriculture, industrie, services) », avec comme objectif « d'exporter les services ». En fait, c'est en décembre 2014, lors d'une réunion restreinte que le président Bouteflika a convié le gouvernement à réfléchir sur « des solutions structurelles pour dépasser la crise », a rappelé le ministre des Finances, selon lequel « l'objectif de croissance est de 8% à l'orée de 2018 ». Mais, à l'évidence, le ministre des Finances insiste sur un meilleur rendement de la collecte de l'impôt, avec une nécessaire amélioration de l'immatriculation fiscale. Sur l'endettement, il a estimé qu'il est « une option incontournable, mais que l'on doit bien maîtriser ». « Le crédit, ailleurs est normal », a-t-il poursuivi, estimant que « les banques ont une grande responsabilité, doivent élargir leur réseau », la Banque centrale ayant quant à elle deux rôles principaux, à savoir « le contrôle et la sécurité ». Et puis, assure-t-il, les banques en cette période critique, doivent améliorer leurs produits, dont le leasing, le capital investissement. « On leur a demandé de penser à d'autres produits qui sont rémunérés par autre chose que les intérêts », faisant référence aux produits de la finance islamique qui « peuvent être à l'origine de nouveaux produits financiers et bancaires, avec plusieurs appellations. Enfin, le ministre des Finances a rassuré sur la situation financière et économique du pays. Il indique que notre situation économique est sûre, mais à condition que l'on maîtrise nos finances, avec l'amélioration et la diversification de l'économie nationale, car « l'important est de mener à terme le développement économique ».