La cour de Sétif a condamné, hier, en appel, le dénommé Slimane Bouhafs, à une peine de 3 ans de prison ferme. Citoyen algérien de confession chrétienne, Slimane Bouhafs avait été inculpé, le 31 juillet dernier, sur la base de postes publiés sur sa page facebook, pour le chef d'accusation d' «offense à l'Islam et au prophète», délit puni par l'article 144 bis du code pénal. «Est puni d'un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d'une amende de cinquante mille (50.000) DA à cent mille (100.000) DA, ou l'une de ces deux peines seulement, quiconque offense le prophète (paix et salut soient sur lui) et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l'Islam, que ce soit par voie d'écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen», stipule l'article en question. Ce jugement en appel, fait pour rappel, suite à une condamnation en première instance à une peine de 5 ans de prison ferme et à une amende de 100.000 dinars, par le Tribunal de Beni Ourtilane, wilaya de Sétif. «Bien que sa peine a été réduite», la Ligue algérienne des Droits de l'homme (LADDH) considère que «l'emprisonnement pour des délits d'opinions ou de culte est un antécédent grave, et est en contradiction avec la constitution et le standard universel des Droits de l'homme». Elle rappelle, dans son communiqué diffusé hier, «sa requête d'amender l'article 144 bis du code pénal relatif à l'offense contre la religion et les symboles de l'Etat», qui selon elle, «ouvre la voie à toutes les interprétations et abus.»