Une action de protestation a été menée, samedi, par des citoyens pour dénoncer le déversement dans l'oued Abbes des eaux résiduaires, par les unités industrielles notamment par la maïserie Tafna' et exprimer leur marasme et leur inquiétude relatifs à la pollution de l'environnement et du barrage de Hammam Boughrara et au devenir de l'agriculture le long de cet oued et en aval du barrage. Ils étaient une centaine parmi les fellahs du versant du barrage, des riverains, de citoyens anonymes, soutenus par la présence du bureau de la Ligue du droits de l'Homme local à se rassembler sur le pont qui traverse l'oued Abbes, à la sortie-est de la ville pour dénoncer à coups de banderoles l'insouciance des responsables de cette unité qui malgré la station d'épuration qu'ils ont été contraints de réaliser et qui leur a coûté 20 milliards de centimes, des rejets liquides chargés de gluten continuent d'être déversés. Si les autres unités industrielles tels le complexe céramique Certaf', l'ex complexe des corps gras et l'usine de fabrication de bentonite ont limité, considérablement, la pollution de l'oued, la maïserie se montre, selon les protestataires, indifférente à ce qu'endurent les fellahs et à la pollution de l'environnement et des 1.8 million de m3 d'eau du barrage que ses rejets bruts non conformes à la législation, engendrent et dont l'odeur nauséabonde caractéristiques embaume la région environnante. Afin de minimiser les déchets toxiques et autres métaux lourds et préserver le barrage de la pollution drainée par l'Oued Ouerdefou dans lequel se jette Oued Abbes, une station d'épuration a été réalisée mais qui ne semble pas jouer son rôle initial car de l'avis de protestataires, l'eau n'est traitée que parcimonieusement. «Normalement l'eau qui nous arrive de celle-ci et qui se dirige vers le barrage doit être traitée, ce qui n'est pas le cas. Cette situation est à l'origine de notre continuelle persécution de la part des services de l'environnement et des services de qualité et actuellement on nous a catégoriquement interdit l'irrigation à partir de l'oued à cause de ses eaux polluées. Nous estimons que nous sommes victimes de décisions arbitraires car au lieu que les principaux responsables de cette pollution à savoir : la maïserie et cette station d'épuration implantée à Gfaf, soient rappelées à l'ordre, ils se sont rabattus sur nous qui sommes le maillon faible. En plus de la confiscation de pompes d'irrigation de certains fellahs, l'un de nous a été condamné à 2 ans de prison ferme, c'est dire que les responsable se trompent de cible». Ainsi des dizaines de familles de fellahs se trouvent au chômage technique et le principal barrage de la wilaya de Tlemcen continue de subir la pollution dans l'attente de décisions strictes et efficientes capables de contraindre cette unité, mise à l'index, à se conformer aux exigences environnementales ainsi que la station d'épuration de Gfaf à assurer continuellement le traitement des eaux qu'elle reçoit». Les protestataires ont achevé leur action par un hommage rendu à un citoyen du village de Gfaf décédé, suite à un malaise, durant une action de protestation similaire, organisée précédemment.