«70% des disparitions d'enfants sont volontaires», a déclaré dans une conférence sur le thème qu'elle a tenue, hier, au siège de la Sûreté de wilaya de Constantine, le lieutenant Makhloufi Nora, chef de la brigade de protection des mineurs. Elle ajoute que durant la période allant du 20 novembre 2016 au 28 janvier en cours, le numéro vert 104 de la police a reçu 67 appels d'informations sur 50 cas de disparition et 17 cas divers. Cette conférence au thème original a attiré beaucoup de monde et a vu la participation du procureur de la République du tribunal de Constantine, des représentants des directions de l'Action sociale, des Affaires religieuses, de la Santé, des scouts, des représentants des comités de quartier, etc. La conférencière a soutenu au début de son intervention que l'analyse du phénomène de disparitions d'enfants s'est amplifiée à partir de 2012. «Leurs causes sont aussi nombreuses que diverses, a-t-elle expliqué. Cela va de la fugue à cause de l'échec scolaire qui constitue la cause principale des disparitions d'enfants, notamment des écoliers qui ont obtenu des résultats scolaires médiocres dans les examens périodiques ou de fin d'année, et quittent volontairement le domicile familial pour échapper aux punitions des parents, à la violence récurrente qui sévit dans leur milieu familial». Les fugues peuvent être provoquées également par l'échec d'aventures sentimentales, des problèmes psychologiques propres au fugueur ou tout simplement pour assouvir un désir d'évasion et de découverte. Aussi, l'analyse profonde des causes des disparitions et des opérations d'enlèvement a prouvé la complicité de personnes très proches de l'enfant visé dans cet acte criminel. Et dans la plupart des cas, l'auteur de l'enlèvement agit par vengeance, à la suite de conflits familiaux, ou encore par charlatanisme. Le lieutenant Makhloufi a défini le cadre opérationnel et réglementaire d'application du plan d'alerte concernant les enlèvements d'enfants institué par la direction générale de la Sûreté nationale et placé sous l'égide du ministère de la Justice, en évoquant les dégâts psychologiques causés par quelques cas de disparition de mineurs qui furent amplifiés par les réseaux sociaux et des organes d'information. «Ce qui nous a obligés, en tant qu'institution de sécurité chargée de protéger cette catégorie de personnes fragiles que sont les enfants, de faire front contre ce phénomène en utilisant plusieurs cadres réglementaires afin d'éclairer les responsables hiérarchiques sur les mesures à prendre pour donner à notre action plus d'efficacité dans le combat que nous menons dans ce cadre. Et c'est dans ce cadre que s'insère l'activation du plan national d'alerte sur la disparition et les enlèvements d'enfants qui intervient avec la participation de plusieurs partenaires, entre autres la presse». La conférencière ne manquera pas de souligner l'utilité du nouveau numéro d'appel 104 qui a été institué au niveau de la Sûreté de wilaya afin de permettre aux citoyens de signaler tout cas de disparition d'enfants.