Tout comme Fadjr El Djadid, le parti Talai El Houriat ne participera pas lui aussi aux élections législatives. Mais, contrairement au premier, le parti d'Ali Benflis n'a pas tiré la conclusion que les autres acteurs politiques aux côtés desquels il siège à l'Instance de coordination et de suivi de l'opposition (ICSO) ayant adopté eux de prendre part au scrutin celle-ci n'a plus de raison d'exister. De même il ne partage pas l'idée lancée par Soufiane Djillali, l'impétueux chef de Fadjr El Djadid, prônant la constitution d'un « front du boycott » regroupant les partis et personnalités politiques s'étant décidés à zapper l'échéance électorale du 04 mai prochain. En se démarquant de la sorte de Fadjr El Djadid, Talai El Houriat a pour souci concernant la première divergence qu'ils ont de ne pas insulter l'avenir qui est pour lui qu'au-delà qu'il n'y a pas eu consensus entre les membres de l'ICSO sur la question de leur participation ou non aux élections législatives, l'Instance reste un acquis pour l'opposition au sein de laquelle il lui est possible de rester rassemblée et d'entreprendre des initiatives et des actions communes sur d'autres plans. Quant à la seconde, il faut y voir la marque du juriste de formation qu'est Ali Benflis, le fondateur et leader de Talai El Houriat, qui considérant que l'acte de voter est un devoir citoyen, sa formation ne peut prôner une action visant à détourner les électeurs de son exercice, même si elle a opté pour la non participation au rendez-vous électoral. Ce n'est pas pour autant que Benflis et son parti se sont départis de la ligne franchement réfractaire à tout compromis avec le pouvoir qui n'aurait pas pour conclusion la mise en place d'une transition pacifique et ordonnée débouchant sur un Etat démocratique et de droit. Droit dans ses bottes, le président de Talai El Houriat maintient en toute circonstance que le pouvoir en place est celui d'une coterie qui n'a aucune légitimité constitutionnelle ou électorale et qu'elle est déterminée à s'y maintenir par le procédé de la fraude électorale à laquelle elle a balisé la voie par les lois sur les partis et le processus électoral. Il y a que la non participation de Talai El Houriat risque selon les observateurs de lui valoir la vindicte de ce pouvoir et de l'administration qui se traduira pour lui par l'impossibilité de se faire entendre à l'occasion des débats durant la campagne électorale. Ce dont apparemment Benflis et l'équipe dirigeante de Talai El Houriat ne semblent pas s'inquiéter outre mesure au vu de l'écho positif que recueillerait leur formation dont l'essor organique ne cesse de s'amplifier. Il se confie par les animateurs de cette formation que la stratégie qui est la sienne vise au-delà des contingences électorales à constituer une véritable alternance susceptible de s'imposer à un moment ou à un autre et que son équipe dirigeante, Benflis en tête, s'échine à bâtir en sillonnant le pays allant à la rencontre des adhérents qui y croient et des potentiels sympathisants qu'elle suscite. C'est dire qu'au sein de Talai El Houriat son absence dans la prochaine échéance électorale n'est nullement vécue comme un hasardeux pari risquant de compromettre le bon départ qu'elle a pris.