Les transporteurs privés, qui ont observé une grève de deux jours, dimanche et lundi, ont repris, hier, le travail après avoir arraché des «engagements» d'un cadre central du ministère des Travaux publics et des Transports, pour trouver les «meilleures solutions possibles à l'organisation des nouvelles lignes de transport en commun, du groupement d'Oran». Une commission ad hoc sera mise en place pour dégager un «consensus». Cette commission aura du pain sur la planche vu qu'elle est tenue de préserver les intérêts du nouvel opérateur, qui a obtenu une concession d'exploitation de plusieurs lignes, dans le groupement d'Oran, sans toucher aux intérêts des transporteurs privés. Les syndicats des transporteurs privés ont en effet, accordé, lundi soir, à l'issue d'intenses négociations, un «sursis» à la direction des Transports de la wilaya d'Oran pour le redéploiement des 100 bus, affrétés, par la désormais ETUSO ou Etablissement de transport urbain et suburbain d'Oran (ex ETO), sur de nouvelles lignes, sans chevaucher sur les lignes opérationnelles. Pour les deux syndicats des transporteurs privés (SNTT et UNAT), le conflit n'est pas fini mais le mouvement de contestation est mis en stand-by. Cette solution, certes provisoire, du bras de fer entre les transporteurs privés et leur tutelle, rime avec soulagement pour les usagers du transport en commun et en particulier ceux qui résident ou travaillent dans les zones périphériques. Ce retour à la normale a été une fin de calvaire pour des milliers d'usagers laissés en rade, durant deux jours, par les transporteurs privés. Nombreux usagers, qui se sont trouvés contraints de se rabattre sur les taxis et les clandestins, ont été ruinés, en seulement deux jours. Un trajet en aller simple entre le centre-ville et les quartiers périphériques de la ville coûte en moyenne entre 200 à 300 dinars. Certains usagers qui habitent dans les autres communes périphériques sont obligés de dépenser plus pour joindre leur domicile ou leur lieu de travail. Les étudiants de l'Université d'Oran 2 Mohamed Ben Ahmed, à Belgaïd ont été parmi les usagers les plus pénalisés par cette grève. Il est à rappeler que la direction des Transports de la wilaya d'Oran a annoncé, lundi, dans un communiqué que «le lancement du projet de mise en exploitation l'ETUS d'Oran, par voie d'affrètement de 4 lignes, comme 1re étape, vise à offrir les meilleures conditions possibles de confort et de sécurité aux citoyens dans leurs déplacements quotidiens, et une amélioration de la couverture spatiale du territoire de l'agglomération d'Oran ainsi que de ses localités environnantes. Si le recours à l'affrètement a été, avant tout, un choix économique, la procédure suivie par l'établissement public, dans son examen des offres a été très respectueuse de la réglementation des marchés publics. En tout état de cause, les lignes concernées pour l'ensemble du parc affrété obéissent à des paramètres que nous avons, objectivement, fixés, en commençant par les lignes complément démunies du transport, ensuite celles insuffisamment couvertes, pour arriver, en dernier lieu, aux lignes qui connaissent d'importants dysfonctionnements. Notre souhait, par cette opération, est de servir l'usager et surtout de faire de l'ETUS Oran la locomotive de la modernisation du transport urbain. Et notre volonté est de changer la situation actuelle du transport, que tout le monde qualifie d'anarchique. Enfin, nous restons à l'écoute des opérateurs du transport public qui donnent un sens à la notion du service public, et au service des citoyens qui, à travers leurs requêtes que nous recevons quotidiennement, demandent, légitiment, un meilleur transport.»