Les organisations syndicales (SNTT et Unat) voient d'un mauvais œil la mise en place d'une concurrence. Les usagers des transports publics ont été unanimes à féliciter la direction des transports de la wilaya d'Oran pour sa décision concernant l'affrètement de 100 autobus supplémentaires par l'Entreprise de transport d'Oran (ETO), en dépit d'un climat caractérisé par un bras de fer entre la direction des transports et les transporteurs privés qui ont observé une journée de débrayage pour marquer leur mécontentement. Dans une correspondance, le directeur des transports de la wilaya d'Oran rappelle que le lancement du projet de mise en exploitation de l'ETO d'Oran par voie d'affrètement de 4 lignes comme première étape "vise à offrir les meilleures conditions possibles de confort et de sécurité pour les citoyens dans leurs déplacements quotidiens et une amélioration de la couverture spatiale du territoire de l'agglomération d'Oran ainsi que des localités environnantes". Les organisations syndicales (SNTT et Unat), qui voient d'un mauvais œil la mise en place d'une concurrence, sont depuis plus de trois mois sur le qui-vive, menaçant de recourir à des actions pour amener les autorités locales à revoir leur copie. Pour la direction des transports, il s'agit avant tout de mettre un terme à l'anarchie qui prévaut dans le secteur des transports privés. Ainsi, si le recours à l'affrètement a été avant tout un choix économique, la procédure suivie par l'établissement public dans l'examen des offres a été très respectueuse de la règlementation des marchés publics, affirme le directeur des transports. La grève générale déclenchée samedi dernier par les transporteurs privés pour dénoncer l'injection des nouveaux bus de l'ETO à un opérateur qui active dans plusieurs wilayas dénote d'une volonté de remettre sur les rails un secteur complètement déstructuré et n'obéissant à aucun critère de transport public urbain et suburbain. Par ailleurs, selon des sources syndicales, le directeur des transports aurait donné des assurances pour étudier les mesures de concession d'exploitation des nouveaux bus de l'ETO. Pour lever toute équivoque, la direction des transports assure que le projet du nouveau parc affrété entre dans le cadre de complément des lignes démunies d'Oran, celles insuffisamment couvertes, pour arriver finalement aux autres points qui connaissent d'importants dysfonctionnements. K. REGUIEG-ISSAAD