Le ton, quelque peu alarmiste, de certaines communications données par des spécialistes au cours d'un colloque régional sur l'eau et l'environnement, organisé jeudi dernier au palais de la culture Malek Haddad de Constantine, a beaucoup influé sur les recommandations issues de cette rencontre, lesquelles recommandations se sont fixées sur la problématique de la sensibilisation tous azimuts pour arriver, en fin de compte, à instaurer une véritable «citoyenneté environnementale». Ces recommandations portent globalement sur le renforcement du partenariat entre l'administration et les associations civiles qui travaillent au niveau de l'environnement, l'amélioration de la consommation de l'eau dans tous les secteurs. Pour la problématique de la sensibilisation qui a occupé une place centrale dans ces recommandations, les participants au colloque ont mis l'accent sur le travail de proximité à faire au niveau des populations, au niveau des établissements scolaires et universitaires, des collectivités locales en créant un véritable climat de partenariat entre les différents acteurs de l'eau, en instaurant une coopération entre les différentes institutions, à savoir les établissements publics de l'eau, ceux qui ont la charge de promouvoir et sauvegarder l'environnement, etc. Aussi, il est recommandé de faire un inventaire complet des barrages et retenues collinaires en instaurant un système d'information, de multiplier les rencontres thématiques pour définir le rôle de chacun des acteurs de l'eau et enfin de déployer tous les moyens nécessaires pour limiter et diminuer le risque de pollution de cette ressource hydrique. Pour la rencontre elle-même qui a réuni des participants venant de 6 wilayas de l'Est, ainsi que des familles et des enfants des établissements scolaires, la préservation de l'eau, de la santé des consommateurs et de l'environnement en général ont été au centre des débats. Et le signal d'alarme a été tiré sur la qualité de l'eau qui se trouve exposée à différentes formes de pollution: la pollution industrielle, la pollution ménagère, la pollution agricole de par les pesticides utilisés par ce secteur, etc. «Le consommateur lui-même de cette eau devient le premier pollueur», a fait remarquer un conférencier. «Cette ressource hydrique, l'eau, qu'on appelle maintenant «l'or bleu», a dit le directeur d'exploitation du barrage Béni Haroun, M. Lemanaa Azzedine, est un trésor inestimable qu'il faut préserver. «Protéger l'environnement, c'est préserver la vie», a-t-il ajouté tout simplement, en évoquant le phénomène de réchauffement climatique qui génère beaucoup de conséquences négatives sur la vie humaine, les espèces animalières, la faune, la flore, etc. Ce conférencier, dont la communication a suscité beaucoup de débats et de questions, a parlé de la mobilisation de la ressource en eau et a déclaré, en réponse à une question sur les conséquences de la sécheresse qui sévit actuellement, que le barrage de Béni Haroun, étant le plus grand d'Algérie, emmagasine actuellement un milliard de mètres cubes d'eau, assure l'alimentation en eau potable de 6 wilayas, à savoir Jijel, Mila, Constantine, Batna, Oum El-Bouaghi et Khenchela. Il donne de l'eau pour irriguer 40.000 hectares de terre et pour l'industrie. Et d'assurer qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer sur le manque de pluviométrie qui touche actuellement la région, «car nos potentialités actuellement couvrent 2 années de consommation. En outre, dira-t-il, on ne peut parler de sécheresse que si l'on a 4 à 5 années consécutives d'absence de pluviomètre».