Le « non » sorti, vendredi, de la réunion extraordinaire du Conseil consultatif du parti Hamas, invité par le Président Bouteflika à faire partie du prochain gouvernement, a compliqué la tâche au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, chargé de mener les consultations pour former son prochain « cabinet ». A moins qu'il n'ait un plan « B ». Car après la réunion avec le leader de HMS, Abderrezak Mokri, puis, ensuite, avec Ahmed Ouyahia du RND, il ne fait plus aucun doute que c'est bien Abdelmalek Sellal qui a été chargé, par le chef de l'Etat de mener les consultations pour la formation du prochain gouvernement, issu des élections législatives du 4 mai 2017. Des élections remportées, une nouvelle fois, par le FLN (161 sièges), mais sans avoir la majorité, ce qui devrait automatiquement, ouvrir la voie à un gouvernement de coalition, mais surtout à l'ouverture de tractations pour l'affectation des postes ministériels. Le FLN, avec le plus grand nombre de sièges, devrait avoir le plus grand nombre de ministres, devant le RND, second à ces élections, puis TAJ d'Amar Ghoul et le MPA de Benyounes. On parle, également, de « l'incorporation » de l'ANR et du Front El Moustakbel. Abdelmalek Sellal est, donc, tout désigné pour mener ces tractations, et, surtout, pour succéder à lui-même, mettant, en passage, sous le boisseau Ahmed Ouyahia, à qui on prête des ambitions de « présidentiable ». Les tractations de M. Sellal avec les partis politiques désignés vont, ainsi, se compliquer avec le refus de Hamas de réintégrer le gouvernement, après l'avoir quitté après les législatives de 2012, au plus fort du printemps arabe. Officiellement donc, le parti d'Abderrezak Mokri ne va pas faire partie du prochain exécutif, avec comme raison invoquée « la fraude » aux élections. C'est, également, une réponse de ce parti islamiste aux « manipulations »' qui ont fait qu'il ne remporte qu'une faible proportion de sièges, « en dépit de sa forte popularité ». Abdelmalek Sellal devra, donc, composer sans Hamas, et éventuellement, ouvrir, sinon élargir ses tractations à d'autres formations politiques de l'opposition dont le RCD, le FFS et le PT, même si ces partis restent allergiques à toute participation à un gouvernement dirigé par le tandem FLN-RND. Dès lors, le Premier ministre, qui va diriger son 5ème gouvernement, n'aura pas beaucoup de choix pour désigner les hommes avec lesquels il va travailler, durant la prochaine législature. Si les partis retenus ne sont pas un grand secret, avec, très probablement, au moins un ministre ANR et un autre du Front El Moustakbel, il n'en est pas de même pour la distribution des portefeuilles ministériels entre les 4 autres partis, qui devraient ne pas dépasser le nombre de 30 ministrables, et 2 à 3 ministres délégués, du fait, notamment, des restrictions budgétaires. Le retour d'Amara Benyounes ou de Amar Ghoul n'est pas à écarter non plus. Il y aura également, de « nouvelles têtes »', au moins 15 ministres de l'ancien « staff » ne seront pas reconduits, indique-t-on, alors que les postes sensibles comme les Affaires étrangères, les Affaires africaines et maghrébines, l'Intérieur ou la Défense, et même l'Industrie, ne devront pas connaître de changement de leurs titulaires. Le président de la République, dont l'offre faite à Hamas a été déclinée, devra, donc, revoir ses projets d'un gouvernement élargi aux grandes tendances politiques favorables à son programme de gouvernance. A défaut, il y aura, quand même, un gouvernement de coalition, formé autour du FLN et du RND, mais face à une conjoncture politique interne exécrable avec le durcissement des positions de l'opposition, et un contexte social, économique et financier extrêmement contraignant. La liste du prochain gouvernement devrait être ficelée d'ici à mardi prochain, date de l'ouverture de la prochaine législature, qui ouvrira la voie à la présentation du nouveau gouvernement et son programme d'action.