Les députés de l'Assemblée populaire nationale fraîchement élus ont entamé les débats, après la présentation du plan d'action du gouvernement par le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, mardi soir après el-iftar. L'absence de chiffres, de délais, de précisions sur les prochains chantiers du gouvernement n'a pas permis aux parlementaires de débattre le contenu du plan d'action avec détails. Certains députés ont sollicité l'intervention du Premier ministre et de son gouvernement pour répondre sur certaines demandes citoyennes. D'autres partis, notamment de l'opposition avec à leur tête le PT, ont demandé l'intervention du gouvernement Tebboune au sujet de l'argent des impôts non recouvrés qui s'élèvent à 120 milliards de dollars, selon la Cour des comptes. Pour le Parti des travailleurs, le gouvernement doit consacrer ses efforts, d'abord à la restitution de l'argent des impôts non recouvrés et à contrecarrer les fraudes et les transferts illicites des capitaux en matière de commerce extérieur. Pour ensuite passer, comme le stipule le plan d'action, à une large concertation et ce, en vue de l'adaptation progressive de la politique des transferts sociaux, des subventions aux produits et services de base. Le député Ouamar Saadi du parti RCD est revenu sur la révision du système de subventions décidée dans le cadre du projet du plan d'action du gouvernement, en affirmant que le passage à ce stade n'est pas possible, en l'absence de chiffres exacts. Et d'affirmer que le Premier ministre lui-même a reconnu que « nous ne disposons pas de chiffres et de données exacts sur le nombre et la situation des personnes démunies ». Le député du RCD a proposé dans ce sens, la création d'un Institut des statistiques qui sera mis sous l'égide des syndicats autonomes, pour engager ensuite la politique de ciblage des subventions. Un appel pour libérer les prisonniers des événements de Ghardaïa Le député du RCD a interpellé, par ailleurs, le Premier ministre et son gouvernement pour la libération des « prisonniers victimes de répressions, lors des évènements 2015 ayant fait des morts, suite à des incidents violents enregistrés dans la wilaya de Ghardaïa ». Il a souligné que les grèves engagées par des chômeurs dans le sud du pays ou les incidents qui ont été enregistrés à Ghardaïa ne sont pas des crises identitaires, mais il s'agit en fait d'un déséquilibrage entre le Sud et le Nord et entre l'Est et l'Ouest. Il dira qu'il y a des militants, notamment du parti RCD, qui sont en prison parce qu'ils ont organisé seulement des grèves et parce qu'ils ont protesté contre le chômage et la mal-vie. Le député indépendant, Abdellah Khiat, a demandé, dans ce sens, d'élargir les dispositions et les principes de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale aux prisonniers détenus suite à la « fitna de Ghardaïa ». Du moment, dit-il, qu'il a été décidé la poursuite de la promotion et de la mise en œuvre des principes de la Charte pour la paix et la réconciliation, dans ce plan d'action, « on demande de libérer les prisonniers qui ne sont pas impliqués dans des crimes comme stipule la charte ». Les députés du parti majoritaire, le FLN, ont soutenu le plan d'action du gouvernement qui s'est fortement inspiré, selon leurs propos, des orientations et du programme du président de la République. Les parlementaires du FLN n'ont pas manqué de faire l'éloge du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, notamment par rapport aux réalisations enregistrées dans son secteur. Et de citer la modernisation du secteur de la justice qui se poursuit toujours pour l'édification d'un Etat de droit. Le député Abdelkader Abdellaoui du FLN a rappelé la nécessité de moderniser le système de recouvrement des impôts en soutenant, bien évidemment, le plan d'action du gouvernement. Ce dernier n'a pas manqué de critiquer l'attitude négative de certains partis politiques en les qualifiant de « laboratoires politiques » et de dénoncer certains syndicats qui, selon ses propos, ne font qu'entraver le chemin du changement. Les députés débattront jusqu'à vendredi du plan d'action du gouvernement qui sera ensuite soumis au vote.