La session de rattrapage pour le Bac 2017, pour les candidats retardataires et les «absents» est un «immense gâchis», a estimé le coordinateur du Snapest, Meziane Merriane, selon lequel il aurait été plus «juste» d'y inclure les recalés de la session normale. Il a confirmé, hier mardi, dans une déclaration au «Le Quotidien d'Oran» que les syndicats du secteur de l'Education nationale sont unanimes à souligner que cette session de rattrapage aurait pu être organisée en septembre, en y incorporant, également, les élèves qui n'ont pas eu leur Bac. «Différer les résultats du Bac est une sanction supplémentaire contre tous les élèves sérieux, qui se sont présentés à l'examen, et qui verront leurs résultats retardés», a-t-il expliqué. L'annonce des résultats du Bac 2017 était prévue le 15 juillet, et a été retardée jusqu'à la fin du mois. «Au Snapest, nous avions demandé à ce que la seconde session intègre, également, les recalés de la 1re session, car pourquoi ne pas donner la chance aux recalés du Bac et la donner à ceux qui ne se sont pas présentés à la 1re session» ?, s'est-il interrogé. Pour lui, «on a donné la chance à seulement les retardataires, et le ministère, en n'identifiant pas les retardataires ou les absents, a fait que nous avons ce chiffre de 100.000 candidats retardataires, qui vont passer la session de rattrapage.» « Nous, on aurait aimé qu'il y ait une session de rattrapage pour tout le monde, pas seulement pour les retardataires. Et, comme d'habitude, c'est un énorme gâchis, un gaspillage généralisé», estime M. Meriane, selon lequel «au lieu d'organiser une seconde session pour les retardataires, on aurait pu donner une autre chance aux élèves sérieux, qui n'ont pas eu leur Bac». Le coordinateur du Snapest estime, d'autre part, que la session de rattrapage pour les retardataires sera, également, marquée par un grand nombre d'absents. Il a, également, déploré que le gouvernement n'ait pas pris en compte les propositions du Snapest et des autres syndicats pour qu'il y ait d'abord affichage des résultats de la session normale du Bac, et ensuite intégrer dans la session de rattrapage ceux qui n'ont pas réussi leur examen. «Pourquoi donner une seconde chance aux retardataires et aux absents, et ne pas la donner aux élèves sérieux», insiste encore M. Meriane. Cette question d'annoncer les résultats de la session normale et ensuite donner une seconde chance aux recalés du Bac est, par ailleurs, évoquée par la plupart des syndicats qui avaient dénoncé la mesure de rattrapage, décidée par le Président Bouteflika. Pour eux, il est plus juste d'attendre l'affichage des résultats, et ensuite intégrer dans les listes des candidats éligibles, à la seconde session de rattrapage, les élèves qui n'ont pu décrocher leur Bac. 'UNPEF est de cet avis, selon son chargé de communication, qui a estimé, dans des déclarations à la presse, que pour assurer l'équité et l'égalité des chances, le ministère de l'Education nationale aurait dû fixer la date de la 2ème session à début septembre, afin de donner une seconde chance à ceux qui n'ont pas obtenu leur Bac. L'autre point noir de ces moments particuliers pour les syndicats, est que la tutelle n'a pris aucune de leurs propositions au sérieux, ce qui dénote, selon le CLA, qu'il y a eu plus une «décision politique qu'une décision pédagogique». Il est à noter, par ailleurs, que le Cnapest est l'un des rares syndicats à être favorable à une session de rattrapage, car, selon son porte-parole Messaoud Boudiba, le syndicat avait, en 2015, appelé, mais en vain, le ministère de l'Education nationale à réintroduire le principe de la demi-heure de battement avant la fermeture définitive des portes des centres d'examen. Pour ne pas tomber dans des situations complexes et difficiles. Quant aux candidats retardataires ou absents, concernés par la session de rattrapage, ils ont commencé, hier, mardi, à retirer leur convocation, au site de l'ONEC (bac.onec.dz). L'Inspecteur général du ministère de l'Education nationale Nedjadi Messseguem avait annoncé, lundi, que les convocations pour la session spéciale de rattrapage du Bac (13-18 juillet) pouvaient être retirées à partir d'hier mardi 4 juillet, sur le site de l'Office national des examens et concours (ONEC). «Le site de l'ONEC (bac.onec.dz) sera ouvert le 4 juillet pour le retrait des convocations par les candidats, avec les mêmes numéro et mot de passe que pour la session de juin 2017», a-t-il expliqué, avant de préciser que «seuls ceux déjà inscrits à la session de juin 2017 pourront entrer sur le site et retirer leurs convocations.» M. Messeguem a, d'autre part, souligné qu'il y aura de «nouveaux sujets» pour cette session spéciale, et que «leur préparation a été déjà entamée». En outre, «il n'y aura pas de recours aux sujets de réserve de la session de juin», a-t-il encore précisé. «Le président a été sensible à la demande des familles de candidats, arrivés en retard», a-t-il dit, rappelant, sur cette question (des retards) que «nous avons pris des décisions par rapport à la triche sur les réseaux sociaux, et on a vu que l'utilisation des réseaux sociaux était liée au retard de certains candidats, et cela a touché des candidats non concernés par la triche». Pour cette session spéciale de rattrapage, 299 centres d'examen ont été mobilisés. Un communiqué du ministère, diffusé vendredi, a indiqué que le nombre de candidats scolarisés concernés par cette session est de 10.082, et 93.954 pour les candidats libres, soit un nombre total de 104.036. Lors de la session de juin, il y avait 761.701, dont 270.403 candidats libres, soit 35,5% du nombre global des postulants à cet examen de fin de cycle scolaire. Les résultats du Bac 2017 devaient être, initialement, annoncés le 15 juillet. Par ailleurs, le directeur général des Enseignements et de la Formation au ministère de l'Enseignement supérieur Nouredine Ghouali a annoncé, hier mardi, que les inscriptions pour les nouveaux bacheliers commenceront à la fin du mois de juillet, une date coïncidant avec l'annonce des résultats. Il a expliqué au cours de l'émission 'Café et Journal'' d'Ennahar TV que les nouveaux bacheliers auront quatre choix pour les filières, dans le cas d'une formation pour l'obtention d'une licence de l'Enseignement supérieur. «Si son choix est accepté, il terminera après son inscription. Mais, si aucun de ses choix n'est accepté, on lui donne une deuxième chance pour qu'il choisisse parmi quatre autres filières», a-t-il expliqué, indiquant que «c'est une nouveauté». Plus explicite, il souligne que «celui qui a 0 choix, aura la chance de refaire ses choix sur 4 possibilités». «L'année dernière, on l'orientait directement», mais cette année «c'est ce qu'on a fait pour faciliter les inscriptions des nouveaux bacheliers», ajoute t-il, précisant que cette année également, le «choix de la ville où l'étudiant veut faire ses études» sera, également, pris en compte, contrairement aux années précédentes.