Bien avant que le Venezuela ne soit pris dans la tourmente de la crise financière que lui vaut la chute dramatique de ses revenus pétroliers du fait de l'effondrement des cours du baril sur les marchés internationaux, l'opposition au président Hugo Chavez puis à son successeur Nicolas Maduro s'est essayée à renverser le régime dont ils sont l'incarnation. Ce qui est somme toute l'ambition de toute opposition. Sauf que le combat engagé dans ce but par l'opposition vénézuélienne n'est pas soutenable car ayant pris la forme d'une insurrection et d'une tentative de coup de force contre un régime qui quoi quelle dise a pris démocratiquement le pouvoir dans le pays et continue de jouir du soutien de la majorité du peuple vénézuélien. Maduro qui est la cible de cette opposition a été élu on ne peut plus démocratiquement et même si sa gouvernance ne parvient pas à résoudre la grave crise économique et sociale dont le pays est en proie ses adversaires sont dans la rébellion en cherchant à le faire partir par la violence. L'opposition vénézuélienne tente de rééditer contre lui les scénarios des « révolutions » de couleur et des prétendus « printemps arabes » dont plus personne n'ignore qui les a inspirés. Ce qui se passe à Caracas est en effet un remake de ce qui s'est produit en Géorgie, en Ukraine et dans le monde arabe sauf qu'au Venezuela la tentative de faire partir de la sorte le président Maduro a trouvé un répondant institutionnel et populaire qui lui fait échec. Certes, ils sont nombreux les partisans de l'opposition vénézuélienne, mais encore plus nombreux qu'eux et majoritaires dans le pays ceux qui défendent Maduro et son régime bolivariste. Ce rapport de force a été clairement démontré lors du référendum symbolique organisé par l'opposition contre le projet d'une constituante que Maduro compte proposer à la sanction populaire. Ce référendum dont les autorités n'ont ni interdit l'organisation ni empêché qui a voulu y prendre part a vu la participation de sept millions d'électeurs sur les plus de vingt millions constituant le corps électoral vénézuélien. Pour aussi impressionnante qu'a pu apparaître en l'occurrence la participation au vote référendaire symbolique, elle n'a pas constitué « l'écrasant succès » dont s'est targuée l'opposition pour radicaliser la confrontation avec Maduro et le régime bolivariste. L'opération a été un fiasco en regard de ce que l'opposition en a espéré en prétendant que 85% des Vénézuéliens veulent et exigent la destitution de leur président. Même si c'était le cas, le Venezuela qui contrairement à ce qu'en disent les adversaires intérieurs et étrangers de Maduro est une république exemplaire sur le plan de la démocratie et du respect de la souveraineté du peuple, offre le cadre pacifique passant par les urnes de tout changement auquel appelle l'opposition. En voulant emprunter une voie contestable pour parvenir à ses fins, cette opposition démontre qu'elle est sous influence des concepteurs des «révolutions» dites de couleur et des prétendus «printemps» arabes. Les citoyens vénézuéliens dont les conditions sociales et la vie sont sérieusement dépréciées par les conséquences de la crise financière à laquelle leur pays est confronté se doivent de faire montre de vigilance face aux menées des opposants anti-Maduro qui ont l'appui de Donald Trump et autres dirigeants occidentaux qui ne pardonnent pas à Maduro sa fidélité à la révolution bolivarienne instaurée par son prédécesseur l'inoubliable Hugo Chavez. Aux Vénézuéliens de se poser la question pourquoi l'opposition en France par exemple n'a pas versé dans l'insurrection contre Hollande et les socialistes français qui ont consommé la ruine de leur pays et perdu la confiance de 95% de la population française et n'a pas appelé à une quelconque action de nature violente contre eux et pourquoi les médias français qui soutiennent à fond la tentative des adversaires de Maduro de le destituer par le recours à la violence n'ont pas prêché celle-ci contre François Hollande.