C'est déjà la fièvre du mouton ! Les marchés improvisés de vente de moutons commencent à fleurir près des grandes villes du pays, à moins d'un mois de l'Aïd el adha. Fatalement, la question des prix des bêtes destinées au sacrifice va cette année monopoliser les débats, à un moment où les bourses des familles seront mises à rude épreuve avec les dépenses de la rentrée scolaire. Près de la capitale, de petits marchés improvisés sont en train de s'installer ces derniers jours. Plusieurs de ces revendeurs estiment déjà, comme pour orienter la tendance des prix, que le mouton sera cette année plus cher que l'année dernière. A moins d'un mois de l'Aïd el adha, les prix tournent déjà autour des 40.000 dinars en moyenne pour des moutons modestes, de moins de 12 kg de viande, alors que les grands béliers sont proposés à des prix astronomiques, au delà des 70.000 DA et plus. La moyenne est évidemment entre 40.000 et 55.000 dinars pour des moutons de bonne qualité, dont ceux d'Ouled Djellal, réputés pour la qualité de leur viande et de leur laine. Pour autant, à ces prix-là, les modestes bourses ne pourront que contempler ces bêtes, car avec des salaires moyens de 40.000 DA, en plus des dépenses scolaires, les acheteurs ne vont pas se bousculer dans les marchés. Au ministère de l'Agriculture, pourtant, la question d'une réglementation des prix des moutons destinés au sacrifice ne semble pas être une priorité. Cependant, le ministre en charge du secteur avait annoncé depuis Djelfa qu'une réunion sur ce dossier devait se tenir hier mercredi, en particulier sur les préparatifs et les mesures mises en place en perspective de l'Aïd El Adha (vente de moutons). Selon le ministre de l'Agriculture, cette réunion devrait prendre toutes les mesures nécessaires, notamment concernant les points de vente de moutons prévus dans les grandes villes, le contrôle sanitaire des bêtes, et les missions dévolues aux inspections vétérinaires. Le ministère de l'Agriculture devrait par ailleurs mettre en place un dispositif pour les petites bourses à travers les offices publics de vente de mouton, les fameux points de vente de Latraco, une des huit filiales du groupe Sotracov, de la SGP-Proda. Les prix du groupe spécialisé dans la conservation et la vente de viandes rouges, sont compétitifs par rapport au marché, et les prix varient entre 25.000 à 40.000 dinars pour les grosses bêtes. Le groupe a plusieurs points de vente, dont le plus important est implanté à Birtouta, dans la wilaya d'Alger. Mais, au cours de ces dernières années, avec la démocratisation de l'Internet et la naissance de sites de ventes en ligne, les Algériens sont de plus en plus nombreux à acheter leur mouton au dernier moment et en ligne, pour bénéficier de prix cassés. C'est une tendance nouvelle, même dans les autres pays du Maghreb, notamment au Maroc. En moyenne, entre 3,5 et 4 millions de têtes d'ovins sont sacrifiées chaque année en Algérie, où le cheptel est évalué à plus de 25 millions de têtes.