La 4ème Commission des Nations unies chargée des questions politiques et de la décolonisation a adopté, par consensus une résolution sur la question du Sahara Occidental, réaffirmant le droit des peuples à l'indépendance. C'est mardi dernier que cette commission avait adopté ce projet de résolution, qui «recommande à l'Assemblée générale d'appuyer le processus de négociation pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable». La même commission s'est, également félicitée, «de l'engagement des parties à travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d'entrer, de bonne foi et sans conditions préalables, dans une phase de négociations plus intensive», indique le communiqué final de la commission. Pour autant, les travaux de la 4ème Commission de l'ONU sur la décolonisation, ont été marqués par de violentes attaques du représentant du Maroc et, surtout, des communiqués biaisés et faux de cette même Commission, qui a cité des déclarations de pétitionnaires, avant que ceux-ci ne les fassent. L'intervention du représentant de l'Algérie, durant la dernière journée, tenue mardi, avait recadré, autant son homologue marocain, que la Commission, accusée de partialité. M. Sabri Boukadoum, a rappelé aux membres de cette Commission chargée de la décolonisation, que «la décolonisation du Sahara Occidental est une question urgente et cruciale» pour la stabilité de la région. «Il n'y a pas d'alternative au respect de la doctrine établie par l'ONU sur la décolonisation. Nous ne pouvons pas rester silencieux», a-t-il souligné, affirmant que «pour l'Algérie, la résolution du conflit du Sahara Occidental est une question urgente et cruciale, pour la stabilité, le progrès et l'intégration du Maghreb, seule sous-région d'Afrique qui ne connaît pas, encore, un tel processus». Dans son intervention le représentant du Maroc à l'ONU, a violemment attaqué l'Algérie. «A cette Algérie qui est à l'origine de ce différend régional. A cette Algérie qui tire les ficèles derrière le rideau. A cette Algérie qui obstrue les efforts de l'ONU pour le règlement de ce différend. A cette Algérie championne du niet à toutes les bonnes initiatives dans les relations avec le Maroc. A cette Algérie qui ferme ses frontières avec le Maroc depuis un quart de siècle, contre les règles élémentaires de bon voisinage. A cette Algérie qui gèle l'UMA à cause du différend sur le Sahara, hypothéquant, ainsi, l'intégration régionale tant souhaitée. A cette Algérie qui a mené une campagne féroce, mais vaine, pour contrer le retour du Maroc à sa famille africaine. A cette Algérie, nous disons que le règlement de la question du Sahara sera avec l'Algérie ou ne le sera jamais. A cette Algérie, nous disons qu'elle doit assumer sa pleine responsabilité dans ce différend et s'asseoir à la table des négociations pour son règlement définitif». Face aux mensonges du Maroc, le représentant de l'Algérie a rappelé autant à la 4ème Commission qu'au représentant du Maroc, qui a prétendu que l'avis consultatif de la Cour de Justice Internationale de 1975, reconnaissait l'union des tribus du Sahara avec le peuple marocain dans leur allégeance au roi du Maroc, que la Cour avait confirmé sans équivoque le droit inaliénable du peuple du Sahara Occidental à l'autodétermination. Le diplomate algérien a invité, en outre son homologue marocain à relire cet avis consultatif qui a conclu à l'inexistence de lien juridique entre le Sahara Occidental et le Maroc, qui puisse empêcher la mise en oeuvre de la résolution 1514, portant sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux. «Toutes les résolutions de l'ONU sur le Sahara Occidental, adoptées à la fois par l'Assemblée générale et par le Conseil de sécurité, ont réaffirmé, de façon constante et sans équivoque, la nature juridique de ce conflit ainsi que le principe d'autodétermination, à mettre en œuvre», a-t-il rappelé. Comme il a, également, souligné que le statut du Sahara Occidental ne souffrait d'aucune ambiguïté. «Il s'agit, bel et bien, d'une question de décolonisation inscrite à l'ordre du jour des Nations unies, depuis plus de 50 ans», a-t-il dit. Au début de son intervention et pour répondre, directement, aux accusations mensongères de son homologue du Maroc, M. Boukadoum a relevé que : «je commence par dire que j'ai entendu, tant de fois le mot Algérie, que j'étais sur le point de penser qu'il y avait un autre ambassadeur d'Algérie ici, parce qu'il a mentionné plus de 40 fois l'Algérie. Mais, il a dit des choses tellement désagréables qu'il ne peut être l'ambassadeur d'Algérie, certainement pas». Il a, encore, ajouté que : «je promets de ne rien dire sur le Maroc». Pour autant, le représentant de l'Algérie à l'ONU a estimé «déplorable» qu'en 2017, il restait, encore, 17 territoires non autonomes à décoloniser. Pour lui, «il est épouvantable que les discussions à la Commission portent, encore, sur «les mérites des restes du colonialisme», de la domination, de l'asservissement des peuples et de la spoliation de leurs richesses.» «Notre débat devrait se focaliser sur la façon de mettre fin, rapidement et pacifiquement, aux situations de colonialisme et non pas s'interroger si le colonialisme a des effets positifs, pour nous c'est un non sens», a déploré l'ambassadeur. Sur le rôle de l'Union africaine dans le processus de règlement du conflit au Sahara Occidental, M. Boukadoum a souligné qu'elle avait réussi à négocier un plan de règlement, qui met fin à 16 ans de conflit ouvert entre les deux parties. Et ce Plan, approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies, reste à ce jour, le seul accord valable accepté, mutuellement par les deux parties du conflit. «Le Conseil a approuvé à l'unanimité la résolution 690 (1991) et a décidé d'envoyer une mission de l'ONU ayant pour mandat central d'organiser et de superviser un référendum d'autodétermination, au Sahara Occidental. Je vous invite à lire l'appellation de cette mission, Minurso, le « r » signifie référendum», a par ailleurs rappelé le diplomate algérien à son homologue marocain, qui, dans son intervention, avait souligné que «l'option du référendum au Sahara Occidental est définitivement enterrée». Enfin, le diplomate algérien a réaffirmé, devant la 4ème Commission de décolonisation de l'ONU, le soutien indéfectible de l'Algérie aux efforts du Secrétaire général des Nations unies, et de son envoyé personnel, en vue de relancer sans plus tarder, le processus des négociations, à l'arrêt depuis 2012.