L'Algérie a, elle seule, payé plus de la moitié des promesses de dons de Bruxelles à la force G5 Afrique «sans être sûre si elle est débloquée ou non», a indiqué, jeudi dernier, à titre «comparatif et sans polémique aucune», le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, depuis Abidjan où il participait au 5e Sommet Union africaine (UA)-Union européenne (UE). Abordant le volet de la lutte antiterroriste, il a ainsi déclaré qu'Alger a octroyé plus de 100 millions de dollars pour aider cinq pays de la sous-région du Sahel à lutter contre le terrorisme. «Sur sept ou huit ans, l'Algérie a dépensé plus de 100 millions de dollars d'aide à cinq pays (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie, Libye) pour former une dizaine de compagnies de forces spéciales et leur donner d'énormes équipements», a précisé Ouyahia. «Cette aide est organisée depuis plus de 10 ans à travers le Comité d'état-major opérationnel des armées (CEMOC) et d'autres mécanismes de coopération», a-t-il expliqué; le CEMOC étant constitué outre de l'Algérie, du Mali, du Niger, du Mali et de la Mauritanie. Quant aux 28 pays de l'UE, ils ont annoncé une aide de 50 millions pour la force G5 Afrique ou G5 Sahel soutenue essentiellement par Paris, c'est dire. Le Premier ministre a également souligné les «énormes efforts» fournis par l'Algérie sur le plan bilatéral avec ces pays. S'exprimant sur l'autre actualité africaine et ce qui s'est passé en Libye, Ouyahia a dénoncé et condamné les opérations d'esclavagisme dans ce pays sans pour autant accuser «nos frères libyens qui ont vu leur pays détruit et qui sont en train d'essayer de recoller les morceaux». Le Premier ministre est également revenu sur l'initiative prise mercredi dernier par certains pays africains et européens pour lutter contre le terrorisme et prendre en charge le rapatriement des migrants clandestins, la saluant, tout en espérant que «ce ne sera pas une opération ponctuelle» et appelant à conjuguer les efforts de la communauté internationale sous le parapluie onusien pour faire aboutir une solution politique en Libye. Par ailleurs, et revenant sur sa poignée de main avec le roi marocain qui a fait le buzz, Ouyahia, interrogé par un site d'informations marocain, a déclaré avoir transmis à Mohamed VI ses salutations et celles du président Abdelaziz Bouteflika. «Je lui ai transmis mes salutations, ainsi que celles de son excellence le Président algérien», répondra le Premier ministre, avant d'ajouter que «c'est tout à fait naturel entre voisins», rapportera encore la même source d'informations. Par ailleurs, et commentant sa participation à ce sommet, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a affirmé qu'elle constituait une «victoire pour le peuple sahraoui et sa cause juste». Dans une déclaration en marge de ce sommet, le Président sahraoui a précisé que la «position africaine unifiée, procédant de l'attachement à l'Acte constitutif, a mis en échec toutes les tentatives marocaines visant à exclure la RASD et montré aux Africains l'intention malveillante du Maroc de disloquer l'unité africaine». Le Président sahraoui a reçu, le 31 octobre dernier, une invitation officielle du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, pour assister au sommet. Placé sous le thème «Investir dans la jeunesse pour un développement durable», les travaux du 5e Sommet UA-UE, avec la participation de 55 pays de l'UA et des 28 pays membres de l'UE, ont pris fin, jeudi après-midi, par l'approbation de plusieurs points portant essentiellement sur le renforcement de la paix, de la sécurité et de la coopération entre les deux continents et l'adoption, notamment d'une déclaration commune sur la situation des migrants en Libye.