Sur les quatre rassemblements régionaux auxquels a appelé l'intersyndicale qui regroupe14 syndicats autonomes de différents secteurs, l'un d'entre eux a été empêché par les forces de l'ordre qui ont quadrillé, hier matin, le siège de la willaya de Bouira. De retour du lieu du sit-in de Bouira, le coordinateur national du Syndicat des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapeste), Meziane Meriane, a exprimé sa déception quant à l'attitude des forces de l'ordre qui ont empêché la tenue du rassemblement près du siège de la wilaya. Pourtant, affirme-t-il, «des échos font état de la réussite des rassemblements tenus dans d'autres wilayas du pays». Et de s'interroger : «pourquoi empêcher un rassemblement pacifique devant le siège de la wilaya, un rassemblement qui devait être encadré par des syndicalistes ?». Le SG du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie, Idir Achour, a affirmé pour sa part que trois rassemblements se sont bien déroulés, que ce soit ceux d'Oran, de Laghouat ou de la wilaya d'Annaba, où chaque rassemblement a accueilli plus de 5.000 personnes. Et de poursuivre, « à l'exception du rassemblement de wilaya de Bouira qui devait accueillir à lui seul entre 7.000 et 8.000 protestataires, mais qui malheureusement a été réprimé par les forces de l'ordre». Et d'affirmer qu'«un nombre important» de syndicalistes ont été interpellés par les forces de l'ordre dans la matinée et qui ont été relâchés dans l'après-midi. Idir Achour s'interroge : «je ne sais pas si on est dans le même pays ou pas». «L'interdiction de manifester dans la capitale, concerne-t-elle, désormais, la wilaya de Bouira qui est bien décalée de la wilaya d'Alger ?» Interrogé sur le taux de suivi de la grève à laquelle a appelé le collectif des syndicats autonomes, Idir Achour a affirmé que la cellule de suivi de la grève de l'intersyndicale devait se réunir en fin d'après-midi pour faire le point. Et de préciser que le taux sera communiqué ultérieurement par ladite cellule dans les heures qui suivent. Pour rappel, l'intersyndicale a appelé à un débraye d'une journée, ce 4 avril , avec la tenue de quatre rassemblements régionaux pour maintenir la pression et pousser le gouvernement à revoir certaines dispositions jugées «antisociales ». Les syndicats autonomes continuent de revendiquer la révision de la suppression de la retraite anticipée et sans condition d'âge, le projet du code du travail. Et de revendiquer la préservation du pouvoir d'achat des fonctionnaires et des citoyens en général. Ils revendiquent en outre la révision du régime indemnitaire et de la grille indiciaire des traitements des fonctionnaires. Les syndicalistes ont également dénoncé les entraves à l'exercice syndical, le mode des ponctions opérées sur les salaires ayant touché les enseignants grévistes du CNAPESTE, et ceux concernant les médecins résident en grève depuis quatre mois.