Continuant leur repli inexorable, les réserves de change de l'Algérie se sont encore réduites de 2,8 milliards, entre fin décembre et fin mars 2018, passant de 97,33 milliards à 94,529 milliards de dollars, à la fin du 1er trimestre 2018. Sur l'ensemble des 12 mois (période allant de la fin du 1er trimestre 2017, où le solde était de 108,5 milliards, à la fin du 1er trimestre de l'année 2018), elles auront chuté de près de 14 milliards de dollars. Pour rappel, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, avait indiqué que les réserves de change devraient s'établir à 85,2 mds usd, à fin 2018 (l'équivalent de 18,8 mois d'importations), et à 79,7 mds usd en 2019 (18,4 mois d'importations) avant d'atteindre 76,2 mds usd en 2020 (17,8 mois d'importations). Cette baisse drastique des réserves de change est une conséquence directe de la baisse du cours des hydrocarbures. Ce n'est pas le choc financier que certains annonçaient, pour 2018, à cause de la hausse des prix du baril de pétrole et autres mécanismes d'amortissements de la crise financière, dont le recours à la planche à billets', mais l'amenuisement des réserves de change donnent des signes d'inquiétudes sur le plan économique, notamment la dépréciation du dinar, une contrainte pour couvrir, artificiellement, le déficit budgétaire. La seule et unique solution pour sortir de ce piège de la dépendance aux hydrocarbures reste la diversification des exportations, qui restent, encore, au stade des balbutiements malgré la volonté affichée, dans ce sens, par les pouvoirs publics. L'autre filon qui rapporte des devises au pays, en l'occurrence les investissements directs étrangers (IDE), restent loin de susciter une quelconque satisfaction, malgré une amélioration relative des comptes. Sur 12 mois, les investissements directs étrangers ont connu une augmentation de 46 millions de dollars, enregistrant 314 millions de dollars au 1er trimestre 2018 contre 268 millions de dollars, à la même période de 2017. Presque insignifiant, pour un pays qui veut, qui doit, s'ouvrir à l'investissement direct étranger. Enfin, le déficit de la balance des paiements de l'Algérie, soit l'ensemble des entrées et sorties de devises, entre l'Algérie et les autres pays, enregistre des signes positifs en poursuivant sa tendance baissière au 1er trimestre 2018 avec une diminution de plus de 2 milliards de dollars par rapport à la même période de 2017, selon les responsables de la Banque d'Algérie. Le solde global de la balance des paiements a, ainsi, affiché un déficit de 4,36 milliards de dollars, à la fin mars 2018, contre un déficit de 6,38 milliards de dollars, à la fin mars 2017. Cela reflète un résultat qui découle du tour de vis opéré dans le secteur de l'importation durant ces dernières années.