La pénétration à grande échelle de la cocaïne dans notre pays semble éclipser le problème de l'heure. Hollywood n'en ferait pas meilleur film. Sauf que c'est une réalité aussi triste que grave et inquiétante. La simple information de grand public laisse comprendre qu'elle n'impliquerait pas seulement des noms mais et surtout une défection dans le choix et l'habilitation des noms et des missions. Il est admis que les frontières portuaires et aéroportuaires de l'Algérie soient des plus redoutées dans le monde tellement elles sont considérées comme les plus sécurisées par les experts internationaux. C'est la conséquence directe d'un vécu qui a couté très cher en vies humaines et en actifs économiques et sociaux à l'Algérie. A l'évidence, il n'est pas crédule de se trouver devant nombre de questions ou remarques. Est-il croyable que la pénétration d'une telle quantité de cocaïne se prévaudrait d'une aventure exposée aux aléas du risque et motivée exclusivement par le simple enrichissement illicite ? Toutes les lectures ont leurs raisons. Toutes ces raisons se bousculent devant le visiteur des réseaux sociaux, pour prétendre à l'authenticité de leurs " sources " respectives abreuvoirs " d'infos " ou " flash disc " de dernière minute. La trame commune semble s'attarder non pas sur le fait et ses impacts sur l'organisation de la société, son analyse et ses conséquences politiques, économiques et sociales, mais beaucoup plus sur l'énoncé de noms d'hommes et de leurs descendants ou ascendants avec rappel de leurs origines comme si celles-ci n'étaient pas l'Algérie. C'est de l'expertise disent-ils. Une expertise conjoncturelle spécifique promue par une motivation codée par le ressentiment qui y domine. Le caractère transcontinental (Amériques-Europe- Afrique) qui décrit l'itinéraire de 701 kilogrammes de cocaïne pure laisse croire qu'une telle opération huilée aurait été d'une assurance inconnue au registre de simples mafieux du milieu. Mais cette livraison laissait croire qu'elle visait non pas un marché espagnol ni même un marché algérien mais l'Algérie. Dans de telles circonstances où la menace et le danger, sous quelque forme que ce soit, viennent de l'extérieur et par les frontières, il est attendu que l'Algérie soit défendue par l'institution constitutionnellement prévue à cet effet. Muette peut être mais pas irresponsable. Le marché algérien est-il en mesure de consommer une telle quantité de cocaïne ? Il est d'intérêt de rappeler que, dans le temps et dans l'espace, la cocaïne est la seule monnaie qui s'échange dans toutes les devises du monde y compris le troc. Y a-t-il compatibilité entre financer d'une part la construction de mosquées (maisons de Dieu) et promouvoir une pénétration de 701 kilogrammes de cocaïne d'autre part ? Les personnages évoluant dans quelque acte que ce soit dans cette nouvelle forme d'agression ne peuvent aspirer aux valeurs et modèle sociaux de nos 42 millions de velléitaires générés par notre société. La cupidité ne peut caractériser les hommes et femmes bâtisseurs de leur Algérie. Sauf que cela intervient dans une Algérie de 2018. Le lien ne serait-il pas à conjuguer avec la problématique sécuritaire qui fait de notre Algérie un Pays confronté depuis prés de trente années au terrorisme mondial sous toutes ses formes ? Le financement de ce terrorisme aurait-il épuisé toutes ses formes et modes de paiement pour initier le paiement par troc contre de la cocaïne ? Sauf si le Pays muterait vers un déclin qui aurait atteint un niveau de perversion insoupçonnable ? Une cargaison de 701 kilogrammes de cocaïne, serait-elle la première ou la énième ? Ne constitue-t-elle pas une alerte sur la reconversion du terrorisme qui ne lâche pas la zone Algérie ? Y aurait-il " ligne rouge " plus dangereuse que celle de la cocaïne pure et blanche. L'opérateur principal ou commanditaire de cette expédition, est-il effectivement le donneur d'ordre ? A-t-il effectivement payé une telle livraison en espèces ? En chèque ? Ou alors y aurait t-il opéré par troc contre un produit algérien ? Il s'agit d'une opération qui traiterait de plus de 51 millions d'Euros (soit dix milliard de Dinars marchands). Une telle acquisition implique-t-elle les seuls deux Pays du fournisseur et de l'acquéreur ? Ou bien serions nous devant une opération tri ou quadripolaire ? Ou peut-être plus ? Le commerce de la cocaïne est un commerce prohibé par tous les Etats du monde. Sait-on construire des bâtiments et des logements quand on n'a appris qu'à acheter et vendre de la viande ? Sait-on acheter 701 kilogrammes de cocaïne pure, organiser son transport sur plus de 10 000 kilomètres à travers trois Océans et trois continents, quand on n'a appris qu'à acheter et vendre de la viande ? Une telle opération peut elle se matérialiser sans l'intégration de plusieurs métiers, plusieurs exécutants financiers, plusieurs avals de donneurs d'ordre, de plusieurs centres de décision ? Cette acquisition serait elle destinée à la consommation locale ou bien serait-elle prévue comme mode de paiement d'acquisitions de matériels encore plus prohibés et plus interdits que la cocaïne ? Il en résulte que La requalification de l'activité réglementée et de ses conditions d'exercice, nécessiterait de revoir les dispositions du registre du commerce sous tous ses angles et par conséquence aller vers une refondation du code des impôts. Une requalification qui réhabiliterait la loi au dessus de la circulaire, La loi au dessus du grade et enfin la loi au service de l'éthique de la République. Être un boucher est un métier qui se respecte. Être Général est un métier qui se respecte notamment par le porteur de ce grade. Etre haut fonctionnaire est une habilitation au service de l'éthique de la République. Tout manquement n'est pas défendable. Autant que cette livraison de cocaïne intervient à un moment où la préoccupation nationale est tout autre. Ce qui lui donne une dimension à interprétations multiples. Les serviteurs de la République sont agités par d'autres pronostics. Les pronostics sur la cinquième qualification. Ceux-ci jouent à la sinusoïdale. Oui mais non ; non mais oui. Manifester, le premier, son empressement à inviter à la qualification devient un exploit politique. La motivation est classique. La place de leadership serait-elle vacante ? Mais le doué de raison autochtone qui n'est ni boucher, ni gradé, ni haut fonctionnaire, lui, vit en 2018. Il vit son siècle. Autant le verbe est à son oreille " démo " (à ne pas confondre avec démodulateur), autant le fait est ego. La pratique du vécu génère le germe de l'incertitude de l'instant prochain. La prise de 701 kilogrammes ajoute à la naissance de L'inacceptable. La non habilitation crée la concordance. C'est tendance. La tendance est vers la disparition progressive et de la démo et du mono sous le regard dubitatif mais veilleur du militaro. La ploutocratie semble ferrer la démarche. L'oligarque fait et défait. Est-ce aristo ou est-ce citoyen ? Est-ce richesse ? Est-ce bourgeois ? Est-ce financier ? Est-ce gouvernance ? Est-ce pouvoir ? L'absence virtuelle de leadership encourage tout opportuniste à l'exercice de prôner sous l'hymne du pluralisme son rôle qu'il dépeint " salvateur ". Il ne se prétend pas concerné par les 701 kilogrammes de cocaïne. Il sait faire adhérer au temple des lois et au temple des lamentations. La place y est chère. Le produit généré, moins ligne rouge que celui de la cocaïne, remplit le coffre ambulant. Il insuffle la décision. Il fait suggérer les textes de loi. Sa cooptation crédite l'amateurisme qui malmène l'actif administratif et marchand de l'Etat. Il instaure une cotation à toute pénétration dans le tissu industriel et commercial. Il est Entrepreneur ; il est Finance ; il est Diplomatie ; il est Social ; il est Opprimé ; il est Développeur ; il est Créateur d'emplois ; Il est le Seul à savoir servir l'éthique de la République. Il excelle dans la formation et l'extinction des lobbies. Il est Politique. Il redéfinit la règle de la représentativité. Il l'a mutée en tremplin dit société civile. Celle-ci n'est pas société militaire; elle n'est pas société scientifique ; elle n'est pas société sportive ; elle n'est pas société religieuse ; elle est l'égo qui entretient l'égo. On y parle toutes les langues non pas les trois langues pratiquées, mais celles de l'opportunisme. Concevoir n'exige pas de niveau. Il a porte ouverte aux chancelleries. Pas toutes, mais celles qu'il entend et écoute. Tous les prétextes sont les biens venus. L'art est politique mais le politique se hisse en art. L'intellectuel est politique et le politique est intellectuel. Le Politique devient métier de l'inaptitude et le métier disparaît. Le contexte sublime l'hérédité. L'hérédité n'est pas héritage naturel mais un legs converti en mode. Elle s'intègre au velléitaire qu'elle envahit méthodiquement. Ce n'est pas de l'autoritarisme rampant mais un fétichisme démocratique, fruit d'un consensus admis par les nouveaux détenteurs de l'économique et de la finance, ceux qui n'achètent pas la viande pour la revendre. Le minable ne devient alors non pas abominable mais respectable. Il s'octroie indûment des titres, Révolutionnaire, Prisonnier de guerre de libération, Docteur, Porte parole de plus de 42 millions de velléitaires, Il s'accapare de toutes les constantes. Ami respectif de toutes Eminences célèbres ou avérées, nationales ou transnationales. Il a tous les diplômes et métiers. Les métiers en souffrent. C'est l'hymne à la représentativité par lobbies interposés. C'est une démocratie moderne et pluraliste. Elle inspire les nouveaux arrivants qui se projettent en démocrates.