Le Syndicat national des techniciens maintenance avions (SNTMA) a décidé de décliner l'invitation de la direction générale d'Air Algérie qui le conviait à une réunion prévue aujourd'hui, avec pour ordre du jour : « Mettre fin à la surenchère corporative et arrêter les modalités d'une opération de benchmarking'» ; le benchmarking' étant une technique marketing ou de gestion de la qualité qui consiste à étudier et analyser les techniques de gestion, les modes d'organisation des autres entreprises afin de s'en inspirer et d'en tirer le meilleur. Le communiqué n° 16/2018 du syndicat, en date du 11 juillet dernier, indique que le 9 juillet - jour du dépôt de préavis de grève - il a été destinataire d'un courrier de la part de son employeur et de s'interroger sur les raisons d'une telle démarche. Le document précise que le 2 juillet, «plus d'une année après le début de nos revendications», leur direction générale avait fait cette proposition, à l'Assemblée générale extraordinaire, qui avait voté pour la grève, «qui l'a rejetée d'une manière unanime». Le SNTMA rappelle que «la décision de cette dernière est souveraine et irrévocable». Le syndicat trouve suspect qu'à chaque revendication, on propose de faire un benchmarking' ou un projet d'étude et de rappeler les précédentes études «coûtant des sommes colossales à l'entreprise», citant à titre illustratif les projets Bidat', la commission Ram', Tunisair et Air France ou encore le projet Cetic' «qui ont, tous, fini dans un tiroir sans fond». Pour le président du syndicat, Ahmed Boutoumi, la proposition d'Air Algérie est une manœuvre d'absorber le conflit, une stratégie qui dure, selon lui, depuis 1999. Il explique au Quotidien d'Oran' qu'à chaque fois que les mécaniciens revendiquent leurs droits «on nous renvoie aux standards internationaux». A ce propos, le communiqué du SNTMA précise que «toutes les plates-formes de revendications » proposées par ses soins, «basées sur les standards internationaux, vérifiées par l'employeur, se sont vu détournées de leur objectif et remplacées par des solutions inadaptées qui n'ont fait qu'aggraver le déséquilibre salarial». La même source s'interroge, aussi, sur la pertinence de la présence «d'autres corporations qui sont satisfaites de leur situation salariale» et se demande « pourquoi aller chercher les réponses à des milliers de kilomètres », alors que la référence est « dans nos Lois et plus particulièrement dans la convention collective d'Air Algérie, approuvée par toutes les corporations et par l'employeur». Par ailleurs, le SNTMA indique avoir reçu une note d'information l'informant « qu'il sera procédé à une confirmation progressive des personnels CDD, à partir du mois de septembre 2018, par une commission installée à cet effet ». Si le syndicat « se réjouit de cette décision », il se questionne, néanmoins, sur ce timing puisque « ce personnel se trouve être dans cette situation, depuis plus de 03 ans, pour certains » et sur la nécessité d'« une commission pour l'application des lois alors qu'elles sont très claires à ce sujet », ajoute le communiqué. Tout en rejetant l'invitation de la direction, le SNTMA rappelle « son entière disponibilité à toute négociation sur la base de sa plate-forme de revendications ». Si rien n'est entrepris, Air Algérie risque d'être paralysée « à partir du 31 juillet 2018 à 07h00 » indiquait le communiqué n°15/2018, du syndicat.