En principe, lorsqu'une équipe ramène un nul de l'extérieur, c'est considéré comme une bonne performance. Alors, doit-on se réjouir du point arraché samedi de Banjul ? La réponse est négative dans la mesure où l'équipe d'Algérie était intrinsèquement meilleure que celle de Gambie, certainement l'une des plus faibles du continent africain. Belmadi avait raison d'exiger la victoire de ses poulains, mais ces derniers n'ont pas su aller chercher un succès qui leur tendait pourtant les bras. Quand on pense à la composition des joueurs offensifs alignés samedi, on reste sidéré par cette impuissance à marquer des buts. Celui inscrit par l'EN est un exploit individuel de Bounedjah, en vrai renard des défenses et l'un des rares à échapper à la critique. Hélas, et une fois de plus, Ghezzal, Mahrez et Brahimi, censés être les finisseurs, n'ont guère répondu à l'attente générale, confirmant ainsi qu'ils ne sont performants qu'au sein de leurs clubs. L'objectivité nous oblige à dire que la détermination et l'engagement ne font pas partie de leurs palettes en sélection nationale, et ceci n'est pas nouveau. Si le 4-2-3-1 de départ est logique face à un adversaire à leur portée, on n'a pas vu le moindre apport offensif des latéraux, pourtant indispensable pour toute équipe ambitieuse. Aussi, le taux de possession largement favorable aux Verts (67%) est trompeur dans la mesure où le ballon a circulé le plus souvent dans le camp algérien et au milieu. Quant au rythme, il fut trop lent, monocorde et facilement prévisible pour surprendre en quoi que ce soit l'adversaire gambien. Déjà, en défendant très bas, les Gambiens reconnaissaient de facto leur infériorité technique. Il aurait fallu que les Fennecs opèrent alors par un jeu rationnel et non par ces longues balles balancées en profondeur. Quant au secteur défensif, il est à revoir dans sa totalité, Tahrat et Bensebaini n'étant guère complémentaires. Pour sa part, Mandi a multiplié les fautes, frôlant l'expulsion. Il est anormal qu'un professionnel aussi aguerri « se jette » sur le porteur du ballon au lieu de temporiser pour connaître mieux les intentions des attaquants adverses. Enfin, le latéral Farès a montré des limites criardes dans les contrôles et le marquage, ce qui est inadmissible à ce niveau. Sur le but égalisateur gambien à titre d'exemple, les quatre défenseurs ont été bernés par un seul attaquant ! A notre avis, Mahrez et Ghezzal devaient sortir dès la première mi-temps. Cela aurait permis à leurs suppléants Slimani et Feghouli de secouer cette équipe amorphe et décevante compte tenu du gros potentiel des joueurs. Pour se dédouaner, les joueurs, par la voix de leur capitaine Brahimi, ont invoqué leur solidarité, le président Zetchi étant du même avis. Quand retrouverons-nous donc les Brahimi et Mahrez qui nous avaient enchantés il n'y a pas si longtemps ? Hormis une action personnelle qui aurait mérité un meilleur sort, l'attaquant de Manchester City a erré sur le terrain, commettant même de surprenantes fautes. Mieux que personne, Belmadi sait qu'il se trouve devant un grand chantier, non seulement sur le plan tactique, mais également au niveau du secteur psychologique. Si un joueur, star dans le championnat où il évolue n'arrive pas à exprimer ses qualités en équipe nationale, c'est qu'il y a un problème. Lequel ? Aussi, on présume que le coach de l'EN est conscient des lacunes constatées à Banjul et qu'il va prendre des mesures ayant trait aussi bien au choix des joueurs que du système de jeu. Et même si les Fennecs venaient à battre prochainement le Benin, nous émettrons toujours des doutes sur les réelles capacités de la plupart des sélectionnés. Le bas niveau de l'adversaire oblige.