Le Conseil national des Enseignants du Supérieur (CNES) inscrit la hausse des salaires parmi les priorités de ses revendications socioprofessionnelles. Lors de la réunion de son Conseil national le 22 septembre dernier, le CNES «a exprimé son indignation par rapport à la situation socioprofessionnelle de l'enseignant universitaire», en particulier dans son aspect salarial. Ainsi, selon le syndicat, «les salaires de 70% des enseignants ne dépasse pas 46.000 DA depuis 2008», revendiquant ainsi une rémunération «décente» de pas moins que «100.000 DA», selon un communiqué du CNES. Autres revendications socioprofessionnelles, le CNES appelle à «relancer les programmes de logements gelés depuis quelques mois» et de «prévoir de nouveaux quotas pour les enseignants», mais également consacrer le «désistement des logements au profit des enseignants comme c'est le cas pour les autres secteurs». Dans le volet «pédagogie et recherche scientifique», le CNES demande de «lever le gel concernant la création des laboratoires scientifiques et limiter le pouvoir de l'administratif sur le scientifique». Le communiqué dénonce le «dictat de l'administration» en matière «d'ouverture de certaines spécialités», et s'interroge sur les raisons ayant poussé à la fermeture de certaines d'entre-elles comme les «sciences politiques, la sociologie politique et l'interprétariat». Le CNES interpelle aussi la tutelle concernant le manque d'enseignants et le recours qu'il considère abusif aux «heures supplémentaires». «Des milliers de détenteurs des diplômes de doctorat et magister, normalement considérés parmi l'élite, subissent une humiliation intolérable, plusieurs années après la fin de leurs études, ils peinent à trouver un poste décent, et cela malgré un besoin énorme dans l'enseignement supérieur, dont les responsables préfèrent gérer la pédagogie avec des heures supplémentaires au profit d'une catégorie d'enseignants qui ne font même pas leur charge normale, et aussi au profit de vacataires n'ayant même pas les diplômes requis», affirme le CNES. Le communiqué estime que des «sommes énormes sont utilisées de façon opaque avec ces heures supplémentaires», ce qui «nous pousse à interpeller la tutelle afin d'ouvrir une enquête concernant leur utilisation et d'ouvrir des postes pour les détenteurs des diplômes de magister et doctorat». Concernant la «situation organique» du syndicat, le Conseil national «salue le rôle joué par les syndicalistes du CNES» «malgré le harcèlement et les blocages qu'ils subissent». «Nous rappelons qu'en dépit de la crise organique fabriquée de toutes pièces par des cercles que tout le monde connaît, le Conseil national ne ménagera aucun effort pour rassembler tous les honnêtes syndicalistes afin de renforcer notre syndicat. Une commission dont les prérogatives ont été définies par le Conseil national a été installée afin d'ouvrir des canaux de communication avec toutes les bonnes volontés qui militent pour un CNES autonome et fort», lit-on dans le communiqué signé par Abdelmalek Azzi, le coordinateur national du syndicat. Sur les «libertés syndicales» en général, le CNES, qui «se considère partie prenante pour la création de la confédération des syndicats autonomes tout en insistant sur l'autonomie de notre syndicat», «dénonce le harcèlement subi par nos syndicalistes et tous les enseignants qui osent dénoncer la mauvaise gestion et la corruption dans leur université». Le document cite, à ce sujet, le cas du «membre du bureau de la section CNES de l'université Alger 3, Bengouia Mokhtar». «L'administration de l'université Alger 3 l'a traduit en conseil de discipline afin de le licencier, et la commission de recours nationale l'a rétabli dans ses droits, et jusqu'à ce jour, il n'a perçu aucun salaire». Le CNES «interpelle le premier responsable du secteur afin de mettre fin à toutes ces injustices et trouver des solutions aux différents problèmes vécus par le secteur».