La wilaya frontalière de Tébessa va constituer le centre du projet intégré de transformation du phosphate et du gaz naturel dont la réalisation se fera par Sonatrach et CITIC la chinoise sur la base de la règle 51/49. Tébessa dont pas moins de dix communes sont frontalières avec les territoires tunisiens sera, en effet, l'un des sites principaux du projet à travers son gisement de phosphate de Bled El Hadba, à Bir El Ater. Avec comme « chef de file Sonatrach pour le côté algérien et CITIC Construction pour les entreprises chinoises, « le projet permettra à l'Algérie de développer une industrie des engrais performante et de devenir ainsi un acteur incontournable dans la production des fertilisants au sein du bassin méditerranéen et dans le monde, » affirme Ould Kaddour. Objectifs inscrits par la joint-venture algéro-chinoise « l'exploitation et l'enrichissement des phosphates du gisement de Bled El Hadba, la transformation des phosphates pour la production d'acides phosphoriques et sulfuriques, à Oued Keberit dans la wilaya de Souk Ahras et la transformation du gaz natruel pour la production d'amoniac et des engrais phosphatés et azotés à Hadjar Soud , dans la wilaya de Skikda. La capacité de production du gisement est de 5 millions de tonnes par an, le projet couvrira les besoins du marché local en engrais « et les excédents seront exportés vers le marché international. » Ce qui garantira à la balance des changes algérienne un gain net annuel de l'ordre de 1,5 à 2 milliards de dollars. « Il permettra aussi de diminuer la facture d'importation des engrais de 500 millions de dollars, » précisera le P-DG. Les retombées socio-économiques du méga-projet se traduiront par la création de 3.000 emplois directs et plus de 14.000 durant la phase construction. Il est noté que les 51% détenus par la partie algérienne sont répartis entre Asmidal et Manal, respectivement à hauteur de 34% et 17%. Le projet au niveau du gisement de Bled El Hadba, dans la wilaya de Tébessa, occupera une superficie de 2.045 ha, la plate-forme d'Oued Keberit à Souk Ahras s'étalera sur 1.484 ha, celle de Hadjar Soud sur 149 ha et au port de Annaba sur 42 ha. Les capacités annuelles de production des unités prévues par le projet se déclinent en 6000. 000 t/an de phosphate marchand, 5000.000 t d'acide sulfurique, 1.500 000 t d'acide phosphorique, 60.000 t en fluorure d'hydrogène, 57.000 t de dioxyde de silicium, 1.100 000 t d'amoniac, 200. 000 t de nitrate d'ammonium, 1.200 000 t d'engrais azotés, 4000.000 t d'engrais phosphatés, 10.000 000 t de phosphate brut, 1.7000 000 t de soufre et enfin 1.200.000 000 NM3/ an de gaz naturel. Le démarrage de la réalisation du projet est prévu avant le 1er trimestre 2019 et prendra 4 années. Ses promoteurs fixent son entrée en production en décembre 2022. Le coût estimatif des investissements est de 6 milliards de dollars inclus dans les 1.500 milliards de dinars avancés par le P-DG de Sonatrach dont 790 milliards serviont à la réalisation d'infrastructures annexes. Les partenaires ont fait part de leur engagement « ferme » pour le respect de l'environnement et la mise en place de « dispositions nécessaires aux normes internationales, pour la sauvegarde des installations et la sécurité des équipements. » Ils prévoient de signer « prochainement » le pacte d'actionnaires pour la société mixte. « C'est un projet complexe, ambitieux, avec des interdépendances délicates, entre les multiples parties prenantes, » estiment les responsables de Sonatrach. Leur souci, «la nécessité de maîtriser totalement le domaine, ce qui a obligé à l'élaboration d'un planning d'exécution détaillé, en plus d'un project mangement Consulted pour le contrôle et l'expertise sous le pilotage de Sonatrach. »