La signature par le chef de l'Etat d'un décret présidentiel convoquant le corps électoral pour l'élection présidentielle qui se déroulera le 18 avril prochain a mis un terme aux spéculations et supputations ayant fait florès dans le landernau politico-médiatique autour de l'intention attribuée au pouvoir d'annuler ce rendez-vous électoral crucial et de lui substituer le scénario d'une prolongation du mandat finissant de Bouteflika en raison que ses coteries ne seraient pas parvenues à s'entendre sur un candidat faisant consensus entre elles. L'inconnue que n'a pas levée la convocation du corps électoral est celle de savoir si le président Bouteflika va être partant pour briquer un cinquième mandat malgré la flagrante incapacité physique qui est sienne à assumer les obligations et charges de la fonction présidentielle et sur qui dans le cas contraire s'est fixé le choix des « décideurs » pour suppléer à son retrait. Il ne faut pas compter sur Bouteflika et sur son cercle proche pour qu'ils éclairent la lanterne des aspirants à la candidature en attente pour se déclarer de savoir si oui ou non le président en exercice sera le compétiteur qu'ils auront à affronter. Des indices ont néanmoins été délivrés par le positionnement de cercles du pouvoir et leur communication sur la question qui créditent la probabilité que le président malade et impotent sera bel et bien partant pour un cinquième mandat. Par touches successives, Bouteflika s'est arrogé des pouvoirs qui font que tant qu'il peut se prêter à la mise en scène le faisant apparaître certes malade mais tout de même en capacité de gouverner, il n'a nullement l'intention de céder le fauteuil présidentiel. A moins que l'irréparable dans l'évolution de sa santé lui dicte de se déclarer forfait, il sera donc candidat et démontrerait ainsi que peu lui chaut l'image humiliante qui colle à l'Algérie d'être résignée à être dirigée par un président qu'elle n'entend ni ne voit. La machine à faire avaliser le scénario d'un cinquième mandat est à l'œuvre. Pour l'enrayer et la neutraliser, il ne faut pas compter sur l'agitation stérile des oppositions partisanes et encore moins sur un sursaut « patriotique » d'un quelconque cercle de l'intérieur du pouvoir. La seule résistance qui peut faire avorter l'objectif d'un cinquième mandat et partant la pérennité du statu quo politique qui en résulterait ne peut être que le fait de cette majorité d'Algériens lambdas qui en réprouve la perspective et aspire à un changement de système et de classe dirigeante ayant conduit le pays au mur en dilapidant les potentialités qu'il a à se forger une destinée autre.