Le Conseil constitutionnel s'est prononcé, hier, par le rejet des deux dossiers de candidature déposés en vue de la présidentielle du 4 juillet 2019, sans pour autant en préciser les raisons, indiquant qu'il revient désormais au chef de l'Etat de convoquer de nouveau le corps électoral. Après s'être réuni samedi dernier, le Conseil a déclaré « l'impossibilité » de tenir cette élection et la réorganisation de celle-ci de nouveau. « Il revient au Chef de l'Etat de convoquer, de nouveau, le corps électoral et parachever le processus électoral jusqu'à l'élection du président de la République et la prestation du serment constitutionnel», ajoute la même source. Ainsi, et pour confirmer ce que tout le monde attendait, l'institution présidée par Kamel Feniche a décidé du report du scrutin présidentiel, à une date ultérieure, qui sera décidée par Bensalah. Une semaine auparavant, le Conseil avait fait état du dépôt de deux dossiers de candidature pour la présidentielle du 4 juillet, de la part d'Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri. L'institution avait dix jours pour statuer sur la validité des deux dossiers. Officiellement, 77 dossiers de candidatures, au total, avaient été retirés auprès du ministère de l'Intérieur, dans l'optique de ce vote dont trois par des partis politiques de moindre envergure. Pour rappel, deux chefs de partis, candidats à la candidature avaient annoncé leur retrait de la course à El Mouradia. Le président du Front Al-Moustaqbal, Abdelaziz Belaïd, a ainsi renoncé à se porter candidat, à cette élection, emboîtant le pas à Belkacem Sahli, le SG de l'Alliance nationale républicaine (ANR) dont le parti avait annoncé, plus tôt, qu'il suspend sa participation au scrutin présidentiel. Il expliquait cette décision par l'absence des conditions nécessaires pour la réussite de cette élection. En effet, l'ANR affirme avoir conditionné la candidature de son secrétaire général par la nécessité d'accompagner la solution constitutionnelle par une série de mesures politiques pour rassurer l'opinion publique, et « restaurer la confiance » entre le hirak' et le pouvoir, notamment en mettant en place un gouvernement de « compétences nationales, à sa tête une personnalité indépendante et consensuelle ». Il cite, aussi, la mise en place d'une instance indépendante de surveillance des élections, et la révision du code électoral et plaide pour le report des élections de quelques semaines. Ces deux hommes avaient officiellement retiré les formulaires individuels de souscription à l'élection présidentielle du 4 juillet 2019, selon la liste fournie par le ministère de l'Intérieur. Selon la même source, le troisième candidat partisan est le président du Front algérien de développement, de la liberté et de la justice et de l'équité (FADLE), Tayeb Yennoune. Les premières réactions ne se sont pas fait attendre dont celle de Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ, qui a déclaré que c'est « un autre acquis de la mobilisation pacifique des Algériennes et des Algériens. C'est une victoire importante mais elle n'est pas définitive, car le pouvoir va, malheureusement, continuer à imposer sa feuille de route avec un autre probable report de ces élections avec les mêmes mécanismes et symboles de ce système rejetés par le peuple malgré que la Constitution algérienne n'a pas prévu cette situation inédite en Algérie».