La médiocrité a atteint son paroxysme au Mouloudia d'Oran. C'est du moins l'impression qui s'est dégagée lors de la dernière assemblée générale des actionnaires qui s'est tenue avant-hier à l'hôtel « Méridien » et élargie à la présence de quelques anciens joueurs. Finalement, ces travaux n'ont pas débouché sur les résultats escomptés par les milliers de supporters du MCO qui ont exigé la venue d'Hyproc ou une autre société comme actionnaire majoritaire, ainsi que le départ de tous les anciens dirigeants et ce, pour donner un nouveau souffle à la gestion au Mouloudia d'Oran et mettre fin à une crise qui a duré presque une décennie au sein du Mouloudia. Apparemment, certaines personnes proches du club continuent leur sale besogne et s'acharnent à tenir le MCO en otage. Sinon comment expliquer cette volte-face d'Hyproc qui était pourtant bien partie pour racheter le MCO ? L'AG des actionnaires a pris des décisions tout à fait contradictoires avec la revendication du public du Mouloudia. Lors de ce rendez-vous des actionnaires, il était question pour les concernés de trancher sur l'avenir immédiat du club en conformité avec le protocole d'accord signé par les deux parties en janvier passé. Ainsi donc, le processus d'intégration de la société Hyproc Shipping Company dans la SSPA du MCO ne se concrétisera pas, contrairement a ce qui a été annoncé ici et là. Déjà, l'assemblée générale a été marquée par un incident qui ne devait pas avoir lieu si les présents étaient animés d'une réelle volonté de mettre le club sur orbite. Un conflit a éclaté entre Belhadj et Djebbari qui ont, chacun de son côté, campé sur leurs positions pour souligner qui est l'actionnaire majoritaire. Ayant constaté que les présents avaient signé la lettre de reconnaissance et de confirmation en faveur de Djebbari, Baba a quitté la salle. « Tout a été préparé et les jeux étaient faits bien avant », a affirmé Baba. Il a fallu l'intervention du DJS pour dissuader ce dernier qui est revenu finalement à de meilleurs sentiments pour assister aux travaux. L'ordre du jour relatif à la décision d'entériner la venue d'Hyproc et la nécessité de l'ouverture du capital social n'ont pas été respectés lors de cette AG. Pourquoi ? Autre indice, il n'y avait qu'un seul représentant d'Hyproc qui a souligné qu'il est venu en tant qu'invité à l'AG, ce qui signifie qu'il ne disposait d'aucune prérogative. Il y a donc anguille sous roche. Pour de nombreux observateurs et fans du club, tout a été programmé bien avant ces travaux dans les coulisses. A vrai dire, les actionnaires ne se sont réunis, ni pour débattre la venue d'Hyproc, ni encore moins pour ouvrir le capital, mais pour désigner un nouveau président. « La désignation d'un nouveau président n'était pas à l'ordre du jour », nous a révélé un actionnaire. Là, tout le monde pointe d'un doigt accusateur Youcef Djebbari qui serait derrière cette démarche. A la fin de ces travaux qui ont duré plus de deux heures, l'assemblée générale a procédé à la désignation de Karaouzene Nacereddine comme président de la SSPA/MCO, seul candidat à la succession de Baba. Ce dernier a, semble-t-il, racheté les actions de Larbi Abdellillah, absent à cette AG, mais qui aurait remis une procuration à Youcef Djebbari. Cette désignation n'a pas eu un écho favorable chez les inconditionnels des « Rouge et Blanc » qui ont affiché leur courroux, ce qui a créé un climat de confusion dans la salle. Il a fallu toute la sagesse du nouveau président pour atténuer la tension en répondant à toutes les questions. A noter que tous les actionnaires ont quitté la salle pour laisser le nouveau responsable face à la colère des supporters. Ces derniers ont catégoriquement rejeté la liste du nouveau conseil d'administration désigné en cette circonstance. La présence des Djebbari, Mehiaoui, Bessedjarari, Acimi, Benzerga dans le nouvel organigramme de la SSPA n'a pas fait l'unanimité chez les fans du MCO qui ont visiblement affiché leur colère. Remarque : Tayeb Mehiaoui et Abdelhafid Belabbès ont pris la décision de démissionner, en demandant que leurs noms soient retirés de cette liste. Par ailleurs, le nouveau président s'est dit prêt à acheter toutes les actions, affichant également son soutien aux supporters pour revendiquer le départ collectif des actionnaires. Les promesses du nouveau président « Le plus urgent à présent est de désigner un staff technique et un manager général, qui auront pour mission de faire démarrer la machine, au risque de vivre une autre saison tumultueuse, car le marché risque de se vider de bons joueurs », a commencé par dire le président du MCO. Le nom de Si Tahar Cherif El Ouazzani revient le plus souvent dans l'entourage du club pour occuper ce poste, mais cela reste au stade des spéculations. Karaouzene s'est dit prêt, avec la collaboration de tous, à remettre le MCO à sa véritable place, en mettant les moyens qu'il faut. Il a annoncé qu'il remettra dans un premier temps un chèque de cinq milliards de centimes à titre de prêt pour entamer les préparatifs de la nouvelle saison. Youcef Djebbari, lui, nous a confirmé que « le nouveau président est prêt à injecter 20 milliards », nous a-t-il dit. Pour la restructuration technique de l'équipe, en plus de Cherif El Ouazani, d'autres noms sont pressentis ou annoncés ici et là à l'image des Abdelhafid Tasfaout, Tedj Bensaoula et même Saïd Haddouche. Les choses sérieuses devraient commencer afin d'éviter les scénarios précédents. Karaouzene parviendra-t-il à contourner la pression du public et l'ingérence de ceux qui l'ont « placé » ? En somme, en raison de l'acharnement des fans qui imputent la responsabilité des échecs aux actionnaires qui s'entêtent à demeurer en poste, c'est le MCO qui risque de payer les pots cassés.