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Le «Ayaaaa !» des Algériens
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 18 - 03 - 2020

Que le lecteur ne se méprenne pas, sous l'apparence d'une très légère moquerie, il y a en fait une très grande tendresse qui s'exprime dans ce billet comme dans certains autres, précédents comme à venir, et qui sont la marque non dissimulée d'une nostalgie.
Depuis que je me souviens de moi-même dans ce pays d'enfance et de soleil, je n'ai jamais passé plus d'une heure sans qu'un Algérien ne dise en début de phrase « Ayaaaaaa ! ». C'était mystérieux mais au début, je l'avais mis sur le compte d'une habitude d'interjection comme tous les peuples dans le monde en ont. Par exemple le fameux « Pues » qui s'entend en toutes circonstances en Espagne.
En Algérie, nous dirions, sans méchanceté aucune, que c'est particulièrement le fait de personnes assez peu armées du point de vue de la syntaxe, en français comme en arabe d'ailleurs.
Preuve m'en a été définitivement donnée par la suite lorsque le jeune professeur que j'étais au commencement de la carrière entendait au début des interventions des élèves, puis des étudiants, à l'oral « Et biennnn… On peut dire queeeeeee, heu… ! » Je ne dois, professionnellement, avoir aucun préjugé, d'ailleurs, la suite de la prestation du candidat infirme parfois les hésitations du départ. Mais il faut avouer que c'est souvent le contraire, c'est-à-dire que la première impression est hélas la bonne, ce qui nous peine.
Pour les Algériens, les débuts de phrases préparatoires ne manquent pas, elles rattrapent donc le vide sémantique par un florilège inépuisable d'interjections, allant parfois jusqu'au génie de l'intonation qui est produite méticuleusement, avec sincérité et cœur à bien faire.
Ayaaaa ! Ayouaaaa ! N3al el cheitannnne ! Chouffff ! Hakkaaaa ! Yekkkk ! Makkache menhaaaaa ! Walahhhhh ! Rouh entaaaa ! Et plus l'interjection est longue dans son interminable final, plus l'embarras du locuteur est évident. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il faut bien commencer par quelque chose, ce qui permet, avec l'appui de sa longueur terminale, de préparer les mots et les idées qui suivent. Ces expressions sont une béquille préliminaire à laquelle on se raccroche quand on n'a pas grand-chose à dire ou quand on a du mal à le dire.
Et lorsque les mots viennent enfin, un autre problème surgit immédiatement, à la seconde suivante, celui qui consiste à dire quelque chose d'autre, au-delà des premiers mots arrachés à l'esprit avec l'aide du surgissement du premier, le héros intrépide qui s'est lancé avec courage.
Dès lors, une rude bataille va commencer dont l'objectif indispensable est de tenir absolument car autrement, ce serait couper court à la conversation, un comportement mal poli, ou faire découvrir sa gêne à trouver les mots, ce qui est tout aussi embarrassant.
Et c'est à ce moment qu'on perçoit le débit diminuer, les répétitions s'installer et le regard qui essaie de s'accrocher ailleurs que dans les yeux de l'interlocuteur pour dissimuler l'effroi causé par la grande aventure dans laquelle la personne s'est embarquée avec imprudence, soit la phrase longue. Alors prend place le second stratagème pour en finir avec la terrible épreuve. Le même locuteur va terminer la phrase par une autre expression à rallonge comme : « Yekkkk, c'est commmmme ça ou non ? », « Bien suuur !... », « D'accccord mon frère ? » Ces dernières années, chez beaucoup de personnalités, du football, de la télévision ou du spectacle, une expression particulière est venue à la rescousse, le célèbre « Voilàààà ! », devenu un hymne algérien. Une sentence qui tombe pour signifier à son interlocuteur que c'est fini et que ce qui a été dit est dit, qu'on se le dise, la vérité a parlé, plus rien à y ajouter. Franchement, mon cher lecteur, Wallaaah, c'est comme il a dit lui, Sid Lakhdar Boumédiene, Yekkkk ?


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