Le Directeur général de la Société nationale des Transports ferroviaires (SNTF), Yacine Bendjaballah, a affirmé à l'APS, que les pertes enregistrées par la société s'élevaient, depuis la suspension de ses activités en raison de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) et jusqu'à la fin avril dernier, à près d'un (1) Md Da, soit 50% de son chiffre d'affaire par rapport à la même période de l'année dernière. «Le calcul de l'impact réel de la pandémie de Covid-19 sur le mouvement des voyageurs et les recettes de la SNTF sera établi à la fin du mois de novembre prochain, lors de l'évaluation annuelle de l'activité» ferroviaire, a fait savoir M. Bendjaballah. La SNTF procède actuellement à l'évaluation des pertes subies durant la période de confinement jusqu'au mois en cours pour la soumettre au Gouvernement pour sa prise en charge. Selon la même source, «cette évaluation a été effectuée à la demande du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, pour s'enquérir de la situation des sociétés nationales durant la période de pandémie et examiner les possibilités de leur soutien». Le chiffre d'affaire annuel de la SNTF est estimé à plus de 4 Mds Da provenant du transport de marchandises et de plus de 34,5 millions de voyageurs annuellement à raison de 240 trains/jour en moyenne, a précisé le même responsable. La valeur des pertes continue d'augmenter quotidiennement, si l'on ajoute les pertes induites par les vols commis contre les structures et les équipements de la société durant la période de confinement, a-t-il souligné. Il a rappelé, dans ce sens, les mesures prises au titre de la prévention contre le Covid-19, et à leur tête l'arrêt des transports des voyageurs, tous modes confondus, ayant conduit «à la suspension du transport ferroviaire des voyageurs à 100%, contre le maintien de l'activité de transport de marchandises et de produits stratégiques, à l'instar des céréales, du fer et autres, à 100% également». Outre le transport de marchandises, la SNTF maintient son service «trains blancs» qui circulent sur les chemins de fer pour préserver leur efficacité et réaliser les missions de contrôle et de maintenance. La SNTF exploite actuellement la période de confinement pour la maintenance des trains et l'aménagement des wagons et des gares pour être prêtes à la reprise du service, directement après le déconfinement, a ajouté M. Bendjaballah. La SNTF emploie 13.000 travailleurs repartis sur les services de l'administration et de la maintenance, outre ceux chargés de la conduite et de la gestion des trains et de la sécurité et qui perçoivent leur salaire durant toute la période de leur absence dans le cadre du congé exceptionnel payé. A l'instar des autres sociétés et au vu de la situation sanitaire actuelle, la SNTF a dû accorder un congé exceptionnel à 50% de ses employés notamment ceux de l'administration, avec maintien des travailleurs dans les postes vitaux. Le même responsable a indiqué que les structures de la société avaient subi plusieurs vols notamment de câbles électriques, groupes électrogènes, batteries, extincteurs, téléphones potables de travailleurs et autres équipements à Alger, Constantine, Annaba et Oran. Selon M. Bendjaballah, la société a prévu, dans le cadre de son programme annuel, l'acquisition de plusieurs trains, mais la crise sanitaire qui a frappé la majorité des pays du monde, a directement impacté les programmes élaborés, d'où la nécessité de leur révision. «A la fin de la pandémie, il sera procédé à l'évaluation de la situation ainsi qu'à la prise de mesures...Nous devons nous adapter à la situation. Les pertes sont considérables mais celle du voyageur est plus importante, car incapable de se déplacer en cette conjoncture difficile», a-t-il estimé.