Une commission ministérielle du secteur du transport sur le terrain    L'ADE mobilisée pour un Ramadan sans pénurie d'eau    Allemagne : Le Bayern et Leverkusen tombent à domicile    La JSK déçoit encore ses supporters face au CSC    USM Alger : Hadj Adlane désigné porte-parole du club    «El-Ghejira» et «Daghnou», des boissons traditionnelles ornant la table d'Iftar    2.156 appels traités en février 2025    Prise en charge optimale des patients pendant le mois de Ramadan    Visitez les plus fascinantes librairies et bibliothèques au monde    Film ''Algérie, sections armes spéciales''    L'Algérie importera des moutons    Jeux scolaires Africains 2025: 25 disciplines au programme de la 1re édition en Algérie    Programme d'animations artistiques de la Radio algérienne durant le mois de Ramadhan    Conseil des ministres: le président de la République ordonne de relever le seuil de l'investissement dans la filière du marbre    Aïd El-Adha: le Président de la République ordonne le lancement d'une consultation internationale pour l'importation d'un million de moutons    Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la nation: Clôture du processus électoral au niveau des APW    Sanctionné pour avoir dénoncé les crimes coloniaux en Algérie, un journaliste français quitte RTL    Domaine national: plus de 320.000 livrets fonciers délivrés en 2024    Journée de la femme: 5 lauréates primées au Hackathon 100% féminin "She'BlueHack 2025"    Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la Nation: Plus de 6200 élus des wilayas de l'Ouest du pays accomplissent leur devoir électoral    Le président de la République préside une réunion du Conseil des ministres    Futsal (Tournoi de la presse): rencontre APS-Echourouk News, le match de la dernière chance pour les deux équipes    Ramadhan: le vieux marché "Er-Rahba" de Batna, mémoire de la ville et destination préférée des jeûneurs    Le ministère palestinien de la Santé condamne la prise d'assaut d'un hôpital à El-Khalil par les forces d'occupation sioniste    Mascara: la mosquée Mustapha-Bentouhami, un édifice religieux chargé d'histoire    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 48.458 martyrs et 111.897 blessés    CHAN-2024/ Qualifications barrages: Algérie - Gambie, lors du 2e tour    Décès du journaliste de la Radio nationale Mohamed Lamsen à l'âge de 47 ans    Que cachent les attaques de la France néocoloniale à l'égard de l'Algérie ?    Attaques contre la mosquée d'Al-Ibrahimi    Le conseil municipal de Copenhague rebaptise une place principale en « place de la Palestine »    Lancement de la 2e édition de la campagne « Bravo aux Jeunes » pour soutenir le volontariat    Temps de réflexion « A l'occasion de la journée internationale de la femme »    Genève: la communauté internationale appelée à mettre fin à l'occupation marocaine du Sahara occidental    Ramadhan à Chlef : la "Cuisine itinérante", un pont de solidarité avec les familles nécessiteuses    Le président de la République présente ses condoléances aux familles des victimes de l'accident        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le temps de l'«accroissance» ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 09 - 05 - 2020

Pas facile de se débarrasser de concepts depuis des décennies répétés : Développement ! Croissance ! Progrès ! Surtout si l'on a été bercé, durant toutes les années 60, par les leçons de libéralisme de Tiano et de collectivisme de Benhassine (de grands profs' d'économie politique des années 60).
Il est évident que les concepts (et les idées philosophiques) ont, généralement, une durée de vie qui peut couvrir des siècles. Mais, il est tout aussi évident qu'ils peuvent sinon disparaître du moins se dissoudre presque aussi rapidement qu'ils étaient nées grâce (ou à cause) à des crises comme les guerres planétaires ou les pandémies. Les épidémies, non durables et localisées, les crises économiques et financières conjoncturelles, ainsi que les guerres picrocholines ou locales et régionales n'ont aucun effet durable et ce, bien souvent, malgré les dégâts humains et matériels désastreux. Tout au plus, la géographie politique s'en trouve bouleversée sans trop de changements dans les comportements sociétaux. On rencontre même des rétropédalages pour la plupart regrettables : le souverainisme et/ou le nationalisme dans les pays ex-colonialistes ne supportant pas la montée (et l'immigration) des «autres», une religiosité exacerbée allant jusqu'au crime, un racisme chez certaines populations s'estimant «déclassées» ou ignorées par le développement, de l'homophobie dans les pays touchés par des maladies sexuelles (nouvelles, donc plus craintes) ainsi que par le féminisme. Une manière non de défendre des acquis mais surtout de se «protéger» et de garder son statut, réel ou illusoire.
Donc, avec les pandémies (et les guerres «mondiales», visibles ou non, car la virtualité a changé la donne), les concepts habituels, classiques, reposant la plupart sur l'économie et le profit et non sur le génie des peuples, éclatent, disparaissent ou se transforment et, inéluctablement, donnent naissance, à moyen et long termes, à une autre façon de vivre et de voir le monde. Jacques Attali observe ainsi que chaque épidémie majeure, depuis mille ans a conduit à une réorganisation radicale de la politique et de la culture des nations. De ce fait, la crise sanitaire actuelle est en train de servir de révélateur économique, écologique, sociétal et politique. Elle vient renforcer la thèse de Paul Ariès, un essayiste français, l'un des intellectuels français les plus réputés dans les questions de décroissance qui a «inventé» un mot nouveau : «l'accroissance». Comprenez : la croissance différente, raisonnable, centrée sur l'humain et la préservation des ressources. Pour sa part, Muhammed Yunus, économiste et Prix Nobel de la paix, estime que «la pandémie actuelle a brutalement changé la donne et l'économie n'a plus à agir tel un piège mortel conçu par quelque puissance divine pour punir».
L'accroissance, un beau mot qui fera, difficilement mais sûrement, son chemin. Car, enfin, un mot qui rassemble tout. Finis Croissance, Développement, Progrès ? Du 3 en 1 ! Why not !
Voyons les choses de plus près en ce temps de première «angoisse planétaire» à nulle autre pareille !
Sur le plan international, bien qu'il ne faille pas se faire trop d'illusions sur la rapidité des changements («le mouvement des idées ne suffit jamais à dégoupiller les machines infernales» écrit un éditorialiste) on a déjà noté - après un premier temps de repli sur soi, surtout chez ceux qui se considèrent comme les plus «forts» - une plus grande solidarité dans les échanges d'aide matérielle et des résultats de la recherche scientifique.
Les actions, les intentions et les bravades guerrières des uns et des autres apparaissent désormais comme faisant partie d'un «autre monde» et ne «trumpent» plus personne. Vous verrez, après la fin de la pandémie, les grands puissances - exemple de la Chine et des USA - se débarrasseront de leurs oiseaux de mauvais augure et vont, à nouveau, se rapprocher pour ne plus revivre le même cauchemar sanitaire, économique et démographique. Désormais, un vieux couple.
Il y a, aussi, une conscience bien plus aiguisée des dégâts commis par une industrialisation sans limites et les agressions aveugles contre la nature (on note moins de pollution et réapparition d'animaux que l'on croyait disparus). De nouvelles valeurs ? Une nouvelle morale ? Wait and see.
Sur le plan national, tout a l'air, mais l'air seulement, de changer. On évolue. On s'adapte. On pense autrement. On s'habitue. On s'habitue tout en ronchonnant sauf aux mesures de distanciation sociale (surtout dans certains quartiers et en certains lieux, ce qui a obligé les autorités à revenir sur la décision de «dé-confiner» certains commerces) aux règles de distanciation routière (les gens sont encore plus fous que d'habitude) et à l'obligation de non-utilisation du téléphone au volant.
Bénie soit la pandémie ? Non, car trop de morts. Paix à leurs âmes. Quant à l'épidémie (sic !) de la corruption, due à un super-virus, qui a fait tant de mal au pays, on compte encore beaucoup sur l'anti-virus nommé Hirak ! D'autant que, je le pense, tout en espérant ne pas me tromper, que les leçons déjà données par la nouvelle Justice de la nouvelle Algérie ont, déjà, été bien comprises. Pourvu que ça dure et, surtout, que ça s'améliore pour le bien des peuples. L'essentiel est de ne pas s'engluer (toujours le même «piège» !) dans les détails comme les dérives langagières (lesquelles souvent n'ont rien à voir avec les «fake-news») de jeunes (journalistes et autres) seulement très ou trop ambitieux pour leur pays et comme les «condamnations», déclarations, dénonciations et autres interpellations en veux-tu, en voilà, bien souvent malencontreuses et dommageables pour l'image de marque - interne et externe - de l'Etat démocratique en construction.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.