De jour en jour, la baisse du nombre de contaminations conjuguée à l'augmentation du nombre de wilayas avec zéro contamination pendant plusieurs jours consécutifs, enlève le poids qui étreignait les cœurs des Algériens, de tous les Algériens, touchés par la même maladie et la même peur. L'Algérie, grâce à une politique de lutte contre le coronavirus qui a pris en compte nos spécificités propres, a réussi à contenir la pandémie et à gagner la première manche de cette lutte inégale. La lutte a été acharnée, mortelle, à armes disproportionnées mais, finalement, le génie algérien l'emporte et les milliers de soldats engagés commencent à ressentir cette fierté d'avoir gagné, malgré toutes les difficultés rencontrées et les embûches qu'ils ont été obligés de contourner. Il faut dire aussi que le fait d'avoir compté sur nos propres ressources, sur nos spécialistes et nos chercheurs, a beaucoup aidé les responsables pour arriver à ce stade, contrairement à d'autres pays, beaucoup mieux nantis, plus avancés technologiquement, mais prisonniers de calculs politiciens et d'intérêts personnels mesquins. Le protocole de traitement adopté par l'Algérie a démontré son efficacité sans entraîner d'effets secondaires notoires mais, paradoxalement, de nombreux pays refusent de l'adopter, en arguant d'éléments flous et d'études dirigées vers des résultats voulus à l'avance. Les luttes de leadership, d'intérêts économiques inhumains, de profits à engranger sur les cadavres des pauvres malheureux, cette fois pas seulement de pays pauvres, ont fermé les yeux et les oreilles de nombre de gouvernants qui ont sacrifié leurs citoyens sur l'autel de ces calculs. Ils ont été nombreux, en Algérie, à avoir poussé un ouf de soulagement et à se demander si cette catastrophe sanitaire était survenue l'année écoulée, sous un gouvernement occupé à tout sauf à la sauvegarde de son peuple, ce qui serait advenu de nous. Nous avons l'impression que le Hirak, au-delà de ce qu'il a véhiculé comme volonté populaire de se débarrasser de ses ripoux, a été béni et a permis de sauver ce peuple au grand cœur, qui a remporté les victoires lors de combats les plus incertains qui soient. Nous devons donc continuer à aller de l'avant, nous devons tous participer à la mise à mort de notre ennemi commun invisible mais très présent et très nocif, en nous conformant de manière stricte aux différentes mesures dictées par les spécialistes, nos spécialistes médicaux, qui ont payé un lourd tribut mais ont réussi à nous sauver. Ce sont des leçons d'abnégation, de sérieux, de sacrifice extrême qui ont été données par tous ceux qui ont été engagés au front, médecins, infirmiers, agents de santé et d'administration, sapeurs-pompiers, agents des différents services de sécurité, volontaires qui ont payé de leurs vies les victoires que nous connaissons aujourd'hui. Leurs sacrifices ne devraient pas être vains et nous devons, au moins pour tous ceux-là, rester vigilants et faire tout pour sortir de cette situation sans pertes supplémentaires. Les bavettes toujours chères ou introuvables Ce n'est plus comme au début de la crise sanitaire quand trouver une bavette relevait de la prouesse, mais les bavettes se font toujours désirer, non pas uniquement par leur rareté, plutôt relative maintenant, mais par le prix qui est considéré très élevé par rapport aux revenus moyens des Algériens. En effet, pour les gens aisés, les bavettes ne posent aucun problème puisque leurs prix sont à leur portée, la plupart les obtenant même gratuitement, mais pour le commun des Algériens, la situation est différente. « Se débrouiller » un masque de protection ou une bavette médicale est toujours un acte assez difficile, soit parce que dans nombre d'officines pharmaceutique on n'en trouve pas car situées dans des zones reculées, soit parce qu'à partir de 50 DA l'unité, il n'est pas évident à de trop nombreux citoyens d'en acheter, surtout pour ceux ayant perdu leur travail ou ayant été impactés par les mesures de confinement. Des appels ont été lancés par diverses organisations pour la commercialisation de bavette en hors taxes pour faire baisser les prix ou pour instituer une prise en charge d'une partie du prix par l'Etat ou encore trouver une solution rapide afin de permettre à chacun de s'en procurer. Même s'il ne fallait qu'une seule bavette par jour et par individu, quel est le père de famille au revenu modeste qui pourrait se le permettre pour lui-même ou pour ses enfants ? Il faut dire que la quasi-totalité des citoyens utilisent la même bavette pendant une semaine, la mettant au sortir de la maison puis la remisant dans un endroit « propre » une fois rentrés, l'essentiel étant de porter un masque, sans se soucier des conséquences qui pourraient découler de sa réutilisation sans désinfection. A 15 DA l'unité, ce serait déjà difficile pour beaucoup de gens, mais ils pourraient quand même essayer d'en acquérir et de les porter lors de leurs déplacements ou quand ils se trouvent dans des endroits à forte concentration de personnes. Il faudrait songer sérieusement à cet aspect des mesures pour éviter la propagation du virus, d'autant plus que le port du masque est devenu maintenant obligatoire et le non-respect de cette mesure pourrait donner lieu à des amendes.