Le Conseil des ministres, tenu dimanche dernier, par visio conférence, sous la présidence de Tebboune a examiné plusieurs dossiers. Selon le communiqué sanctionnant la réunion, le Conseil des ministres a débattu et approuvé les exposés successifs des ministres de la Pêche, des Finances, de l'Industrie, de l'Agriculture, du Commerce et de la Santé. Le ministre de la Pêche et des productions halieutiques a présenté le plan d'action de son secteur pour la période 2020-2024. La nouvelle approche repose sur la remobilisation des moyens existants, intra et extra sectoriel, en associant les partenaires publics et privés, en impliquant l'ensemble des acteurs concernés. Ce programme permettra de porter le niveau des productions halieutiques à 166.000 tonnes, de créer 30.000 nouveaux emplois, de mettre au point un système productif halieutique construit avec des moyens et intrants produits localement et de lancer un vaste programme de développement de l'Aquaculture marine et continentale. Il s'agit également de renforcer la formation qualifiante, de faciliter l'accès des investisseurs au foncier, d'assurer un environnement économique débureaucratisé. Intervenant au terme de cet exposé, le Président a appelé à s'affranchir des pratiques bureaucratiques qui limitent l'ambition du secteur, à la nécessité pour les pêcheurs de s'organiser en coopératives. De même, le Président a donné des instructions pour la réalisation, selon le besoin, de bassins secs pour la maintenance et pour la réduction de l'importation des pièces de rechange. De son côté le ministre des Finances a présenté un exposé sur la maîtrise des importations de services et la problématique des ports secs, expliquant les raisons de l'augmentation rapide de la facture des services, et proposant une batterie de mesures pour leur réduction. Intervenant à la suite de cet exposé, le président de la République a ordonné de développer notre flotte maritime pour être en mesure, d'ici la fin de l'année en cours, de prendre en charge totalement le transport des marchandises, afin de réaliser des économies en devises, et d'éviter la surfacturation. En matière de maintenance, le Président a ordonné que soit donnée la priorité absolue aux entreprises algériennes, d'autant plus que certains contrats signés avec des parties étrangères pour de longues durées, sans prévoir de transfert technologique. Evoquant la question des ports secs, le président de la République a pointé du doigt les risques que représentent certaines de ces infrastructures, dans leur état actuel, pour la sécurité et la souveraineté nationales ainsi que pour le Trésor public. A cet effet, il enjoint au Gouvernement de procéder à la fermeture immédiate des ports secs non autorisés, et de faire obligation à ceux autorisés de se doter de scanners pour faciliter le contrôle par les douanes. Favoriser les bureaux d'études étrangers algériens L'exposé du ministre de l'Industrie et des Mines était axé sur l'importation des intrants et des équipements industriels qui a enregistré une augmentation record durant ces dernières années atteignant 12 milliards de dollars, avec une exonération permanente et injustifiée de taxes douanières. Une économie de 4 milliards de dollars peut être réalisée avec des réformes structurelles urgentes, dont l'annulation de l'exonération de certaines taxes. Afin de réduire la facture d'importation des carburants, du fer et de l'acier, et des matières plastiques, le ministère s'attelle à élaborer une base de données des matières brutes et produits semi-industrialisés sur le marché international et d'accélérer la relance de l'activité minière. Il a été décidé aussi de se passer des bureaux d'études étrangers lorsque l'expérience locale peut répondre aux besoins, et d'évacuer les opérateurs étrangers des ports secs algériens. Ces mesures permettront de réduire la facture d'importation à hauteur de 6 milliards de dollars. Commentant cet exposé, M. Tebboune a ordonné de prendre un certain nombre de mesures, dont le recours à des compétences qualifiées en matière de gestion, tout en évitant les intermédiaires dans l'importation des matières brutes, et le parachèvement dans les plus brefs délais de l'élaboration des cahiers de charges pour l'importation de tous les véhicules neufs, tous types confondus, et leur publication successive. A ce titre, le président de la République a exigé que l'importation de ces véhicules soit en provenance du pays d'origine, avec lequel l'Algérie partage des intérêts communs clairs. Par la suite, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a présenté un exposé relatif à l'organisation juridique de l'Office de développement de l'Agriculture industrielle en terres sahariennes. L'Office qui aura pour mission de développer et promouvoir les cultures industrielles stratégiques, sur les terres sahariennes, notamment les céréales dont le mais, et les industries sucrière et oléagineuse. L'Office, dont le siège sera établi au sud du pays, aura à simplifier les procédures et accompagner les investisseurs et porteurs de projets structurants et intégrés. Il se chargera également d'accompagner les porteurs de grands projets d'investissements agricoles qui permettent de développer les cultures industrielles stratégiques, destinées à remplacer les matières premières importées, massivement, par les opérateurs économiques. Le président de la République a, au terme de cet exposé, rappelé la nécessité de garder en vue l'objectif économique national de la création de cet office, à savoir s'affranchir le plus tôt possible de l'importation des cultures sucrières, des oléagineuses et du maïs pour économiser la devise. Par la suite, le ministre du Commerce a donné un exposé sur la situation des importations des produits agricoles et des mesures proposées pour protéger la production agricole nationale, comme celle d'élargir la liste des produits soumis au Droit Additionnel Provisoire de Sauvegarde (DAPS), de soumettre l'activité d'importation au principe de spécialisation et de souscription au cahier des charges, de numériser le commerce extérieur et le fichier national des industries agricoles, et enfin de bien analyser la structure des importations. Situation sanitaire Pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a présenté un exposé sur l'évolution de la situation sanitaire nationale liées au Covid-19, ainsi que sur les dispositions prises par la juguler et qui ont permis la baisse du niveau d'occupation des lits en réanimation, la baisse sensible et constante du nombre de décès, et l'augmentation des cas de rétablissement qui se situent à hauteur de 98,02 %. Dans son intervention, le président de la République a enjoint le ministre de la Santé de durcir le contrôle sanitaire à travers le territoire national et de se déplacer, si nécessaire, en vue de s'enquérir de la situation, sur place, dans le but de pallier les besoins qui pourraient être provoqués par un manque inadmissible d'un hôpital donné, en équipements médicaux disponibles, en quantités suffisantes à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Le Président a également ordonné le durcissement du contrôle dans certains hôpitaux qui seraient, selon les médias, en surcharge et où des cas de patients non pris en charge seraient enregistrés. Le président de la République a donné des instructions pour davantage de coordination dans l'action du Gouvernement et le contact direct avec les citoyens, car les bonnes intentions, a-t-il souligné, ne suffisent pas pour maintenir la confiance du citoyen, si elles ne sont pas concrètes sur le terrain.