Cette fois, le doute n'est plus permis. L'équipe d'Atalanta Bergame est bel et bien une révélation dans le cercle traditionnellement fermé des grosses cylindrées européennes. Et c'est la Juventus, l'une des références du vieux continent qui en a fait le constat samedi dernier à domicile. L'équipe de Bergame, par son jeu offensif et son efficacité, est en train de secouer le cocotier du «Calcio» transalpin, pas tout à fait libéré de ses options défensives. Le score (2-2) ne reflète absolument pas la physionomie de ce match que les Bergamasques auraient remporté logiquement avec deux buts construits, alors que ceux de la Juve ont bénéficié de deux penalties pour fautes de mains. La première a été provoquée par Dybala tandis que la seconde a été une maladresse de Muriel à la 89e minute. Hormis les cinq dernières minutes où ils ont fait illusion, les Turinois ont été dominés par des joueurs inconnus au bataillon. Que ces joueurs venus d'horizons divers produisent un football collectif d'une grande qualité prouve le travail effectué par Gian Piero Gasperini, un entraîneur courageux qui croit en sa méthode. L'aveu de Gomez, le capitaine argentin et stratège, est très révélateur : « Nous travaillons dur aux entraînements. Pendant les matches, on se repose ! » Une façon d'exprimer leur joie de jouer et de développer un football collectif de qualité. Sous les ordres de son entraîneur, l'Atalanta est l'une des rares formations à appliquer la nouvelle tendance tactique appelée « Gegenpressing », c'est un pressing incessant d'un bloc-équipe où le porteur du ballon a toujours plusieurs possibilités de passes. Aussi, les Turinois sans idées ont affiché leurs faiblesses actuelles. Certes, la vieille dame va être sacrée une nouvelle fois championne d'Italie, mais leurs adversaires en 8e de finale retour de la Ligue des champions, les Lyonnais, ont des raisons de croire en leurs chances, le 7 août prochain à Turin, pour peu qu'ils évitent de toucher le ballon avec les mains. En revanche, les Parisiens, un moment satisfaits du tirage au sort des quarts de finale qui leur a évité un des favoris comme le Bayern, Manchester City ou le Real Madrid, se sont calmés face à la démonstration de l'Atalanta contre la Juventus. De toute évidence, c'est l'attitude la plus sage car Bergame dégage une force collective impressionnante. Dimanche, les champions de France ont effectué une mise en jambes facile face au Havre, pensionnaire de la Ligue 2 (9-0), donc rien d'exceptionnel. L'entraîneur allemand Thomas Tuchel s'est montré méfiant après le tirage au sort face à une équipe dont le credo reste l'offensive à outrance. Sur le papier, il n'y a pas de comparaison entre les stars du Paris SG et les « anonymes » de l'Atalanta. Il n'empêche que le trio Neymar, Mbappé, Icardi devra fournir une prestation de premier ordre pour écarter ce dangereux adversaire dont le bémol est de se découvrir en défense. En revanche, les milieux et les défenseurs du Paris SG vont faire connaissance avec les Gomez, Ilicic et le redoutable attaquant de pointe Zapata à la couverture de balle admirable et qui évolue en pivot et en déviations pour ses coéquipiers. Buffon, Chiellini et leur président Agnelli ont poussé un ouf de soulagement après le second penalty de Ronaldo. Au vu de la physionomie de ce math, c'était une victoire pour la vieille dame dont Atalanta et à cette allure, va peut-être arracher le fauteuil de vice-champion malgré la valeur de la Lazio et l'Inter Milan. Ce serait en tout cas des plus mérité pour une équipe appelée à marquer la présente époque, si certains joueurs résistent aux chants des sirènes. Que ceux qui voudraient quitter cette équipe sachent qu'ils sont les pièces d'un puzzle harmonieusement mis en place par Gasperini. Et qu'ailleurs, ils ne trouveront pas un cadre tactique aussi favorable. C'est la meilleure reconnaissance pour un entraîneur dont l'empreinte est des plus visibles. Sous la houlette de Gasperini, ils ont énormément progressé. Ailleurs, rien n'est sûr. En tout cas, vivement le choc PSG-Atalanta...