Au train où vont les choses, l'université se dirige tout droit vers une virtualité reluisante, mais aux antipodes avec la réalité. Tout a commencé par le e-learning et/ou le télé-enseignement qu'on a présenté comme la panacée à même de sauver l'année académique en préconisant un enseignement à distance sanctionné par des examens utiles pour la validation de l'année. Ensuite, il y a eu la prise en considération de l'éventuelle organisation des soutenances de doctorat. On est passé à l'acte en organisant quelques réunions en visioconférence pour justement étudier les mesures à prendre pour permettre au train universitaire de retrouver les rails. La signature des procès-verbaux de reprise pour les enseignants a constitué une première pour ces derniers qui n'ont pas trouvé de mal à apposer leur signature en bas du formulaire mis en ligne. Ils ont, par contre, trouvé toutes les peines du monde pour mettre des cours en ligne non point par manque de volonté, mais parce que non préparés à ce genre d'opération qui a été lancée à la hussarde. Cela aurait pu se faire avec succès si l'université s'était sérieusement attelée à l'époustouflant mouvement des TIC en se dotant non pas uniquement de l'outil informatique, mais aussi et surtout du savoir et savoir-faire à même de placer la communauté universitaire à l'avant-garde dans ce domaine ainsi que dans tous les domaines qui tirent la société vers le haut. Doter chaque département de salles machine (ordinateurs et imprimantes) pour enseignants et étudiants, inscrire un module (obligatoire et fondamental) d'informatique pour tous les niveaux pour amener les étudiants à maîtriser les techniques de saisie, de recherche et d'utilisation de l'outil informatique pour la présentation d'un projet de recherche ou d'une toute autre œuvre académique. On en est encore au manuscrit alors qu'ailleurs, c'est devenu une relique et des vestiges d'un passé lointain. La craie et les tableaux noirs ont encore pignon sur rue et semblent avoir de beaux jours devant eux alors qu'il suffit de peu pour munir les amphi et quelques salles de TD de data-show et d'écrans pour gagner du temps et faciliter l'accès aux connaissances sans continuer à patauger dans l'enseignement à mains nues qui se répercute négativement aussi bien sur les apprenants que sur les précepteurs qui ne comprennent pas que les lycées et les collèges soient plus « téchnologisés » que l'enseignement tertiaire. On maîtriserait davantage le temps et l'espace en procédant à affichage de toute information et des notes des étudiants sur des écrans postés dans les halls des départements et instituts. Donner plus d'importance au site de l'université en chargeant des personnes expertes de sa gestion afin de donner une image plus intelligente et plus intelligible. Alors seulement, l'e-university sera plus près de la réalité.