Le niveau de consommation de l'huile d'olive chez les Algériens, en dépit de ses vertus, est en-deçà des standards méditerranéens. Notre pays est classé parmi les « petits consommateurs de la région». L'analyse du niveau de la consommation nationale de l'huile d'olive, résultats de la première étude, effectuée dans le cadre du programme d'appui au secteur de l'Agriculture en Algérie (PASA), en collaboration avec le ministre de l'Agriculture, confirme cette donne. Les Algériens consomment une moyenne annuelle nationale inférieure à 6 litres d'huile d'olive par habitant. Avec un pic de consommation de 12 litres par habitant, par an, en Kabylie. Une moyenne qui situe l'Algérie parmi les petits standards méditerranéens de consommation de l'huile d'olive. Dans l'enquête, il a été précisé que 99 % des consommateurs d'huile d'olive consomment d'autres huiles végétales. L'enquête dont les résultats ont été rendus publics, hier, à l'hôtel Golden Tulip', lors d'une conférence organisée par les services de l'Union européenne, l'Agence française de coopération technique internationale, l'INRAA, et le ministère de l'Agriculture, a concerné deux échantillons, un local et l'autre qui concerne la diaspora (France, Bruxelles et Canada). L'échantillon s'est élevé à 1737 foyers questionnés, répartis sur 4 régions représentatives de l'Algérie (les pôles urbains, la région de la Kabylie, les Hauts Plateaux et le Sud) Quant à la consommation chez la diaspora, 317 foyers ont été questionnés, répartis dans 7 pays, en Amérique du Nord et en Europe. L'enquête a révélé que 57 % des répondants de la diaspora consomment plus d'huile d'olive. Le représentant du ministre de l'Agriculture, directeur général de l'INRAA et coordinateur du PASA, Ali Ferrah, a estimé que la baisse de l'offre et les prix qui ne sont pas compétitifs sont derrière ce niveau de consommation jugé « faible» par rapport à d'autres pays de la région. L'étude a révélé que 42% de la production nationale de l'huile d'olive se situe dans la région de la Kabylie (Bejaia, Bouira, Tizi Ouzou), représentant 70 % de la culture agricole de la région. Mais, précise, Ali Ferrah, les choses aujourd'hui, ont évolué avec l'entrée en production de grandes surfaces de culture oléicole notamment celle des Hauts Plateaux, dit-il, « ce qui va créer la concurrence en matière de qualité et variété et diversification des goûts et en matière aussi de compétitivité par rapport à la politique des prix». Le coordinateur du PASA pôle Soummam, M. Rives, a affirmé que cette étude qui a été réalisée par le Price water house Copers Algérie' (PWC), permettra de consolider, suivant la stratégie adoptée, la consommation de l'huile d'olive en faisant monter sa qualité en s'appuyant sur le goût du consommateur algérien. Mais, progressivement, dit-il, essayer d'investir tous les segments du marché à l'export en commençant par la diaspora. Cette étude permet aussi d'avoir, selon M. Rives, une idée fidèle et précise sur le niveau de la consommation et le marché de l'huile d'olive. L'objectif est aussi de préparer le consommateur pour qu'il passe de la qualité perçue, celle de nos ancêtres, à une qualité avérée qui repose sur la dégustation, « une qualité qui repose sur les analyses physico-chimiques et les analyses sensorielles ou ce qu'on appelle la dégustation ». Il a cité dans ce sens le cas des Espagnols qui autrefois préféraient l'huile courante. Mais, aujourd'hui, dit-il, les Espagnols qui sont devenus les premiers dans la production mondiale d'huile d'olive, sont montés en gamme, préférant des huiles vierges-extras.