La guerre des clans se poursuit à la Fédération algérienne de football (FAF) et commence à prendre de l'ampleur. Après l'échec de l'EN durant la CAN du Cameroun et l'élimination amère du Mondial-2022, certains membres du bureau fédéral ont déclaré ouvertement la guerre au président de la FAF, Charaf-Eddine Amara, qui avait annoncé dans un premier temps sa démission, avant de se rétracter. Chose qui n'a pas été du goût de ces membres du BF, car redoutant de se faire emporter par la vague. Réaction de Charef-Eddine Amara qui a insisté à présenter sa démission lors de l'assemblée générale après la présentation de ses bilans, moral et financier. Chose réfutée par les membres du BF, qui ont exigé la tenue de la réunion sans la présence du président de la FAF, dont la démission a été actée, selon eux. Or, la FAF a pondu un communiqué dimanche : «Le Bureau fédéral de la FAF tiendra, sous la présidence de Amara Charaf-Eddine, sa réunion mensuelle statutaire le dimanche 17 avril 2022. Plusieurs points sont à l'ordre du jour de cette réunion parmi les plus importants l'organisation de l'Assemblée générale ordinaire (AGO) ainsi que la préparation de l'AG élective (AGE)», lit-on sur le site de la fédération. Cette contre-attaque a été suivie par la suspension de deux membres du Bureau fédéral, Amar Bahloul et Mouldi Aïssaoui. «Le président de la FAF, Charef-Eddine Amara, en vertu des prérogatives qui lui sont conférées, notamment l'article 39.2 des statuts de la Fédération, a signé, aujourd'hui 10 avril 2022, des décisions portant suspension provisoire de deux membres du Bureau fédéral, en l'occurrence messieurs Mouldi Aïssaoui et Amar Bahloul. La suspension provisoire des deux membres, au titre des mesures strictement conservatoires, concerne toutes leurs fonctions au sein du BF de la FAF et a pour suite directe et naturelle, dès sa prise d'effet, d'interdire l'exercice de toute activité liée directement ou indirectement à la fonction de membre du BF. Ladite suspension provisoire a également pour conséquence d'interdire toute déclaration sur quelconque question concernant le fonctionnement et les décisions, passées ou à venir, de la FAF», lit-on sur le même communiqué, qui précise que «la décision prise par le président de la FAF a été motivée par le constat d'atteintes répétées à l'obligation de réserve imposée par les statuts de la Fédération et pesant sur chacun des membres du BF». L'article 35.7 desdits statuts dispose : «A l'exception du président ou du porte-parole de la FAF, les membres du Bureau fédéral sont tenus à l'obligation de réserve en dehors du cadre intérieur de la Fédération. Tout manquement à cette obligation sera considéré comme faute grave et traité comme tel. Il est, par ailleurs, précisé dans le rendu de la décision que la suspension vaut jusqu'à la décision qui sera rendue par l'organe juridictionnel compétent». En somme, le feuilleton n'est pas près de se terminer dans la mesure où malgré le bilan négatif de la Fédération, certains membres du BF s'acharnent à demeurer en poste et refusent de démissionner. Tout en confirmant son départ, le président de la FAF a affirmé que les démarchent administratives l'obligent à rester encore au moins jusqu'à la tenue de l'AGO lors de laquelle sa démission prendra effet. «Le président est arrivé avec un groupe et doit partir avec son groupe. Nous ne devons pas imposer les mêmes personnes au prochain président de Fédération. Je veillerais à ce que cela se déroule de façon réglementaire devant la loi. J'ai pu observer avant même que j'annonce ma démission que certains membres du bureau ont dépassé leurs prérogatives comme s'ils devaient se partager un héritage. Certains se voyaient même à décider de qui devait prendre la commission d'arbitre et autre, qui doit partir ou rester. Ils ont même établi une liste de certains cadres pour les faire partir, comme s'il s'agissait de règlements personnels. Donc je ne permettrais pas que cela se passe comme ça, alors je reste jusqu'à ce qu'on tienne l'AG», avait indiqué précédemment le président de la FAF. Quoi qu'il en soit, cette mascarade qui n'honore guère ses auteurs aurait facilement pu être évitée. Aujourd'hui et plus que jamais, la FAF a besoin de se restructurer sur de bonnes bases, car des défis très importants attendent le prochain locataire du siège de Dely Brahim. L'instance fédérale a aussi besoin de sérénité et de compétences pour espérer refaire son retard sur le plan continental et mondial, où certains cercles nourris par un esprit de rancœur maladif ont profité du passage à vide de la Fédération pour avancer leurs pions et prendre le contrôle sur les preneurs de décisions. Autrement dit: les coulisses.