Des milliers de morts, beaucoup plus de blessés, autant de disparus ; viennent témoigner malgré tout, que le monde court toujours à diverses vitesses. C'est selon le rapport controversé provenance/destination. C'est dire que les deux poids de traitement ne doivent pas obéir aux deux mesures. Le monde est en face d'un drame et nul n'en est à l'abri. Y a pas que le séisme, les tornades, les cyclones qui créent la mort ; y a aussi la bêtise de l'homme va-t-en en guerre. Chez nous, le pire ennemi demeure l'ingratitude qui s'enveloppe soit dans les plis d'un discours onusien, soit dans les couloirs de la diplomatie atlantique. Chez eux l'envoi des chars et des missiles, des boycotts et exclusions est plus facile que des dons de secours, d'amour et de pitié. Nous; quand il est question de position, l'on ne frotte pas les yeux, l'on ne baragouine pas, l'on frotte les mains, l'on attelle nos coeurs à nos volontés et l'on prend à deux mains le courage qui manque aux autres. L'Algérie a été le premier pays à atterrir en territoire sinistré, sur le sol syrien. Puis en Turquie. L'on connaît bien la quintessence de la solidarité, l'on sait ce que cela signifie. Pour un peuple qui souffre, le moindre regard qui se braque est un jet d'humanité, une tendresse dans un monde de brutalité. L'on tire là, une énorme fierté nationale d'avoir vu nos braves Algériens à l'œuvre sur le terrain de la désolation. C'est cette détermination politique d'être aux côtés des damnés de la terre que nous cessions de rechercher et de re-découvrir. C'est cette Algérie de la solidarité, des causes justes, du nouvel ordre mondial dont nous sommes fiers, qui nous regaillardit davantage. Si la Turquie avait plus ou moins reçu de l'aide de la part de plus de 70 pays ; la Syrie n'aurait eu et que dans son Nord - l'autre reste du pays étant une géographie interdite- que quelques cageots et beaucoup d'intentions populistes. Des ONG, et l'on sait de quelle source idéologique elles sont abreuvées; se chargent dit-on d'apporter le nécessaire vital dans une zone brouillée par les parasites du séparatisme et de la déstabilisation. Malmenée, désarticulée, la Syrie n'est pas uniquement un régime, un système à blâmer ; elle est un peuple, un ensemble d'êtres humains à assister et soutenir. C'est ainsi que la politique hégémonique de certains géo-dominateurs arrive à pourrir toute valeur humaine et à pervertir tout sens d'honneur dû à des innocentes victimes. C'est une grosse frange de la population qui se trouve sous les décombres et non sous les voûtes de palais royaux. Ce sont les pauvres enfants, les bébés effarés, les vieillards démunis qui gémissent, peut-être encore sous une dalle ou agonisent sous une poutre de taudis et qui n'espèrent qu'une main leur soit tendue. Peu importe sa nationalité, sa croyance ou son ethnie. L'Algérie se distingue ainsi de ces régimes qui font les yeux doux devant la tragédie et usent du poignard dans l'éclaircie. N'est-ce pas là, l'empreinte inaltérable d'un peuple vaillant puisant ses flagrances dans le creuset héroïque d'un novembre éternel ?