Un haut responsable au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger a indiqué jeudi que le directeur général adjoint de la Direction générale pour le commerce à la Commission européenne, en faisant part de la «préoccupation» de l'Union européenne et en se référant à de prétendues «mesures coercitives» prises par le gouvernement algérien à l'encontre de l'Espagne» entretient sciemment la confusion entre les dimensions politique et commercia-le». Ajoutant que «bien entendu, ce responsable ne dit mot sur l'attitude obstructionniste du gouvernement espagnol qui bloque l'adoption des priorités du partenariat, négociées et finalisées depuis de nombreux mois, dans le cadre de la politique européenne de voisinage. Tout comme il reste muet sur l'attitude irresponsable de ce même pays, l'Espagne, qui instrumentalise de manière abusive, la règle du consensus pour bloquer la convocation du Conseil d'association, organe politique statutaire chargé d'évoquer toutes les questions, tant politiques, économiques que commerciales». Non sans assurer que «ces gesticulations et pressions de l'Espagne sont contre-productives et ne nous impressionnent guère». Par ailleurs, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger Amar Belani a reçu, mercredi au siège du ministère, l'ambassadeur et chef de la délégation de l'Union européenne à Alger, Thomas Eckert, avec lequel il a passé en revue «les prochaines échéances prévues dans le cadre de l'agenda des relations bilatérales et nombre de questions internationales et régionales d'intérêt commun». Sur le plan bilatéral, M. Belani a affirmé à son interlocuteur que «l'Algérie nouvelle, sous l'égide du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, est déterminée et soucieuse d'établir avec l'Union européenne un partenariat fructueux et mutuellement bénéfique, un partenariat basé sur un traitement d'égal à égal, au mieux des intérêts communs», a indiqué un communiqué du ministère. Quant au volet international, «les deux parties ont procédé à un échange de vues concernant la crise russo-ukrainienne et ses défis majeurs imposés à la paix et à la stabilité du monde». Cause palestinienne et stabilité de la région M.Belani a insisté, dans ce sillage, sur «la nécessité d'intensifier les efforts internationaux en vue de mettre fin à cette crise dans les plus brefs délais», réitérant «la position algérienne prônant, depuis le début du conflit, l'impératif recours au dialogue et aux moyens pacifiques, en tenant compte des intérêts de toutes les parties concernées». La même source ajoute que «cette crise, avec toutes ses dimensions et les répercussions qui en découlent, a prouvé la sagesse de la doctrine diplomatique algérienne qui n'a eu de cesse de plaider pour le renforcement de l'action multilatérale et l'émergence d'un monde multipolaire reflétant, avec équité, les nouveaux équilibres mondiaux et permettant un champ de coopération plus large face aux défis majeurs que confronte l'humanité en matière de sécurités sanitaire, alimentaire et environnementale». La situation au Moyen-Orient, abordée également par les deux parties, a été jugée vulnérable, et M. Belani a mis l'accent sur «la centralité de la cause palestinienne et son rôle vital et décisif dans la stabilité de la région», laquelle demeure tributaire d'un règlement équitable et inclusif du conflit arabo-sioniste, basé sur l'équation de «la terre contre la paix», conformément à l'Initiative arabe de paix de 2002 que les dirigeants arabes ont convenu de réactiver et de la mettre à la disposition de la communauté internationale à l'occasion du Sommet arabe tenu à Alger les 1er et 2 novembre 2022. Pour ce qui est du dossier du Sahara occidental, M. Belani a réaffirmé la «position inaliénable de l'Algérie qui considère la cause sahraouie comme étant une question de décolonisation qui ne saurait être résolue qu'à travers l'application de la légalité internationale et des principes pertinents de l'ONU et de l'UA», soulignant que les «mesures unilatérales et les manœuvres éhontées menées par le Royaume du Maroc, de connivence avec certaines parties internationales bien connues, en vue de saper le processus de décolonisation au Sahara occidental, sont vaines et ne changeront en rien le fait que le peuple sahraoui soit déterminé à poursuivre son combat légitime pour arracher son droit inaliénable et imprescriptible à l'autodétermination», conclut le communiqué du MAE.