Le Conseil de l'Ordre des médecins dentistes (CNMD) demande l'ouverture d'une enquête soupçonnant «une spéculation» dans la vente des produits anesthésiques dentaires, ayant connu des tensions d'approvisionnement durant les mois précédents. Dans une déclaration faite au «Le Quotidien d'Oran», le président du Conseil de l'Ordre des médecins dentistes d'Algérie, le Dr Mohamed Réda Dib, a affirmé que «théoriquement, nous ne sommes plus dans la pénurie. Car dit-il, les pouvoirs publics, à leur tête le ministère de l'Industrie pharmaceutique et les autorités concernées ont respecté leurs engagements. Et ce, en procédant à l'importation de 10.000 boîtes de produits anesthésiques dentaires, au mois de mai et de 9.700 boites, en ce mois de juin. Faut-il rappeler, dans un communiqué rendu public par le ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, il a été précisé que «toutes les mesures nécessaires ont été prises pour approvisionner les cliniques de chirurgie dentaire en accordant un programme d'importation d'environ 250.000 boîtes de 50 doses, chacune, suffisantes pour répondre au niveau de la consommation nationale de ces produits». Le président du CNMD a confirmé la réception des premiers lots de produits anesthésiques, comme annoncé par le ministre de l'Industrie. En insistant sur le fait que la tension persiste en dépit de l'engagement et l'attitude positive des pouvoirs publics. Il précise que «nous n'avons pas de problème avec le ministère de l'Industrie qui a été à la hauteur de ses engagements, ni avec le fournisseur, mais nous avons par contre des soucis avec les vendeurs de produits anesthésiques». Le Dr Dib affirme ne pas comprendre pourquoi tous les dentistes d'Algérie devraient se déplacer à ces seuls points de vente, l'un à Alger et l'autre à El Eulma pour acheter de l'anesthésie dentaire. «Une honte et humiliation pour les dentistes qui ont dû acquérir des boîtes d'anesthésie après de longues files d'attente», dira-t-il. Et d'ajouter qu'auparavant, tous les comptoirs spécialisés dans la vente des produits dentaires étaient autorisés à vendre de l'anesthésie dentaire. Le Dr Dib s'interroge «pourquoi il n'y a pas de distribution de ce produit à travers tous les comptoirs du territoire national ?» Le hic, selon notre interlocuteur, est le fait que cette vente se fait «par plaque et non pas par boîte, et ce pour doubler son prix !». Notre interlocuteur dénonce également, des cas de vente qui se font «à travers des camions qui se déplacent la nuit». Et de dénoncer aussi la vente, au marché noir, de boîtes importées via le porte à porte ou les réseaux sociaux, à des prix exorbitants. Le Dr Dib a appelé les autorités concernées à ouvrir une enquête approfondie, en précisant que ce genre de situation notamment de tension permet à certaines personnes de réaliser des profits à travers des comportements spéculatifs, qui peuvent perdurer et devenir une règle. Le Conseil de l'Ordre ne va pas s'arrêter au constat, il compte par le biais de son avocat, saisir les autorités compétentes. D'autant plus que les pouvoirs publics se sont engagés dans une lutte sans merci contre les spéculateurs. Rappelant la position et les directives du ministre de l'Industrie, Ali Aoun, qui a appelé au renforcement du contrôle sur certains produits, notamment ceux introduits par «cabas».