Le président du Conseil de l'ordre des médecins-dentistes (CNMD), le Dr Mohamed Réda Dib, a fait part du soulagement de la corporation des dentistes, suite à la déclaration rendue publique par le ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, en réponse aux appels incessants du CNMD, sur la grave pénurie de l'anesthésie dentaire. Une rupture des produits anesthésiants « jugée assez importante », ce qui avait poussé les membres du Conseil de l'ordre des dentistes à saisir le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à travers une correspondance, demandant son intervention pour mettre fin à la pénurie franche de l'anesthésie dentaire, nécessaire dans la chirurgie dentaire. Dans une déclaration au « Quotidien d'Oran », le président du Conseil de l'ordre a affirmé que son organisation et les médecins-dentistes sont soulagés. « Nous avons pris acte et nous attendons impatiemment la libération du premier lot de l'anesthésie dentaire, prévue à partir de la semaine prochaine ». Et ce, dit-il, conformément aux déclarations des responsables du département de Ali Aoun, annonçant un programme d'importation d'environ 250.000 boîtes de produits anesthésiants. « 100.000 boîtes seront réceptionnées la semaine prochaine », selon le département de Ali Aoun. Dans un communiqué rendu public sur la page Facebook du ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, il a été précisé que «toutes les mesures nécessaires ont été prises pour approvisionner les cliniques de chirurgie dentaire en accordant un programme d'importation d'environ 250.000 boîtes de 50 doses chacune, suffisantes pour répondre au niveau de consommation nationale de ces produits». Une annonce publique qui a apaisé les inquiétudes des 15.000 dentistes en exercice dont la majorité était confrontée à l'épuisement de leurs stocks d'anesthésiants, un produit en rupture depuis quatre mois. Certains ont dû fermer faute de produits anesthésiants, dira le Dr Réda Dib, qui souligne que les produits anesthésiants sont utilisés à 99% dans les chirurgies dentaires; « sans anesthésie, on peut juste faire des prothèses dentaires ». Et d'expliquer qu'auparavant, « on importait l'anesthésie dentaire de France, de Tunisie et d'Espagne; on avait affaire à trois importateurs. Pour des raisons techniques et autres, l'approvisionnement a été interrompu, il restait un seul importateur qui a exigé pour l'importation du produit anesthésiant, trois fois son prix. Les pouvoirs publics se sont opposés à son offre, ce qui a entraîné des tensions en approvisionnement ». Aujourd'hui, affirme notre interlocuteur, les responsables du département de l'industrie pharmaceutique ont trouvé un compromis pour réguler les prix avec le deuxième importateur par le biais d'une commission économique paritaire chargée de fixer les prix des médicaments, de telle manière, précise-t-on dans le communiqué, «à éviter les retombées» de la hausse des prix sur les chirurgiens-dentistes et les patients au niveau des cabinets. En application des orientations du président de la République, qui avait donné en 2020 des instructions au gouvernement pour booster l'industrie pharmaceutique locale pour parvenir à réduire les importations et à couvrir ainsi 70% des besoins du marché national en 2022-23, le ministère de l'Industrie a affirmé que trois projets de production locale d'anesthésiants ont été approuvés. Une décision saluée par le Conseil de l'ordre des médecins-dentistes. «Le ministère a fait état de la mise en place de trois unités de conditionnement de produits anesthésiants à Tipasa, Oran et Batna. On ne connaît pas encore les capacités de ces dernières, mais on sait selon les déclarations du département de Ali Aoun que la production se fera étape par étape. Un grand pas qui va certainement nous assurer et la disponibilité et la régulation des prix».