Les chefs d'entreprises égyptiennes manifestent un intérêt croissant pour le marché algérien, notamment dans le domaine de l'agroalimentaire et de l'emballage. C'est ce qui ressort de la conférence de presse tenue hier et ayant précédé la rencontre «be to be» algéro-égyptienne prévue aujourd'hui. Cette rencontre d'affaires devrait réunir des acteurs égyptiens et algériens de l'industrie de l'agroalimentaire et de l'emballage, englobant tous les secteurs d'emballages, y compris ceux destinés aux produits pharmaceutiques et éducatifs. Les deux parties ont affiché leurs ambitions pour la promotion et l'augmentation du niveau des échanges commerciaux, mais aussi d'accroître les niveaux d'investissements dans les deux pays. Yasser Korani, conseiller et président du bureau du commerce au niveau de l'ambassade d'Egypte en Algérie a affirmé que l'Algérie a diminué, à travers ses nouvelles décisions et orientations, le volume de ses importations. Elles sont passées de plus de 47 milliards de dollars en 2017 à 33 milliards de dollars en 2022. Le conférencier a fait remarquer que les importations algériennes ont régressé de 14 milliards de dollars ce qui est énorme. Et ce, suite aux mesures décidées par le gouvernement. Mais, dit-il, cela n'a pas empêché la partie égyptienne d'accroître ses exportations vers l'Algérie, répondant ainsi aux besoins réels du marché algérien. Et de souligner que les exportations égyptiennes ont augmenté de 40% durant l'année 2022 par le fait, dit-il, que l'Egypte a évité l'exportation des produits finis vers l'Algérie et en favorisant selon les orientations et les besoins du marché algérien, l'exportation des produits semi-finis et la matière première au profit notamment du secteur de l'agroalimentaire et de l'industrie locale algérienne en général. En soulignant que 50% des produits égyptiens exportés vers l'Algérie sont des produits semi-finis. Il précise que les échanges commerciaux entre l'Egypte et l'Algérie ont connu une hausse de 25% cette année, avec un milliard de dollars. Affichant l'ambition d'atteindre les 5 milliards de dollars dans les prochaines années. Pour ce qui est des investissements égyptiens en Algérie, le conférencier a affirmé qu'ils sont de l'ordre de 3,5 milliards de dollars avec pratiquement 115 projets réalisés dans différents secteurs (construction, tourisme, industrie et autres). Par contre, dit-il, les investissements algériens en Egypte ne dépassent pas les 54 millions de dollars, invitant ainsi les investisseurs algériens à investir en Egypte vu les facilités et les avantages accordés aux investisseurs notamment étrangers. Mohamed Yazid Boumghar, économiste algérien a mis en avance les énormes opportunités d'investissement dans le domaine de l'industrie de transformation agroalimentaire et dans l'agriculture saharienne. Dans son exposé, il a mis en évidence le niveau des échanges commerciaux des deux pays. Précisant que la situation des importations de produits égyptiens en Algérie est faible comparativement aux produits venant des pays européens, de la Chine et de la Turquie. Et ce, en dépit de la qualité des produits et des prix. En précisant que les Egyptiens ont une part de marché de 5% seulement en Algérie. M.Boumghar a incité les Egyptiens et les Algériens à coopérer davantage et profiter rapidement des opportunités offertes par la ZLECAF (la Zone africaine de libre-échange). Il dira que certes «ce qui intéresse le plus les Egyptiens, c'est l'exportation de leurs produits vers l'Algérie, ce qui est légitime, mais nous en tant qu'économistes algériens, on les invite à investir. Notamment dans le secteur de la transformation et le conditionnement dans l'agroalimentaire, nous avons 7 usines qui sont dans le domaine, ce qui est insuffisant pour répondre aux besoins du marché». Sachant, dit-il, que les Egyptiens ont une énorme expérience dans le domaine. Et de les inviter également à investir dans l'agriculture saharienne. Rappelant qu'un appel à investissement a été lancé par le gouvernement algérien au début du mois de novembre en cours. Justement, l'agence algérienne de promotion des investissements a exposé, à travers ses représentants, les potentialités d'investissement dont jouit l'Algérie dans différents domaines, notamment dans le secteur agroalimentaire.