Nul ne peut contester aujourd'hui l'utilité devenue indispensable des moyens de locomotion. L'automobile en l'occurrence n'a plus ses anciennes caractéristiques signes d'aisance sociale malgré les démonstrations des m'as-tu-vu. Le constat est d'autant plus vrai en Algérie où les infrastructures routières et l'ensemble de l'environnement urbanistique ont du mal à suivre une démographie galopante avec la contrainte de plus en plus forte du transport de la population qu'elle impose. En quelques années, le nombre d'habitants a doublé. Grâce à un effort soutenu et incontestable, celui des nouvelles cités, routes et autoroutes laisse souvent bouche bée. Les tramways, les bus, le métro d'Alger, les trains, la multiplication des taxis ont apporté une touche honorable à un paysage hier encore dégarni. Mais il est aussi de notoriété que des inadéquations manifestes naissent dans le conséquent fourmillement de la population éprouvant dans leur majorité des difficultés à se mouvoir dans la vie quotidienne. Prendre davantage attache avec des segments civilisationnels et se mettre de plain-pied dans la modernité n'est pas aisé. Le record des décès par accidents sur les routes est à lui seul un indicatif probant sur les moult causes des drames qui s'amplifient. Résoudre le problème des transports est un exercice difficile pour les autorités. Emmêlées entre le droit légitime du citoyen de disposer d'un véhicule quand il en a les moyens et l'aménagement nécessaire d'une infrastructure adéquate pour circuler n'est pas pour elles, en ce moment de fortes et multiples pressions, une évidence certifiée. Dès lors que des nerfs indispensables à la fluidité de la circulation viennent à manquer et contrarient le confort des mouvements de la population, la réticence de l'Etat à libérer le marché des automobiles est probablement justifiée. L'état des lieux n'étant pas satisfaisant, on peut alors aussi comprendre la mise à l'ombre du projet d'importation des voitures de moins de trois ans. Dans ce domaine, le gouvernement marche sur des œufs. L'inauguration de l'usine Fiat est un premier pas. En attendant que tout le reste se conforme aux bonnes règles de la modernité.