L'organisation de l'Opep ne compte que 12 pays membres après le retrait de l'Angola, qui a décidé de quitter le cartel en raison de profondes divergences autour des quotas de production pétrolière qui ont été actés fin novembre. Ce pays, un poids lourd de la production pétrolière en Afrique, a décidé, jeudi dernier, de « se concentrer davantage » sur ses propres objectifs qui, selon les estimations du gouvernement ougandais, ne cadrent pas avec la politique des coupes de production pétrolière initiée par l'Opep afin de stabiliser les marchés et les prix du baril, notamment la décision de l'Opep, fin novembre, prévoyant des réductions de la production de pétrole pour 2024. C'est une décision souveraine qui va donner l'opportunité au pays de pomper le pétrole au maximum de ses capacités, visant un objectif de 1,8 million de barils/jour au lieu du quota qui lui a été fixé par l'Opep, à savoir 1,11 million baril/jour. Ainsi, l'Angola fait passer en priorité ses propres intérêts, jugeant qu'il ne les trouve plus dans les résultats actuels de la politique de réduction des quotas adoptée par l'Opep. Non sans préciser par la voix de son ministre des Ressources naturelles, du Pétrole et du Gaz, Diamantino, que l'Angola a « toujours fait son devoir » au sein de l'Opep, mais son rôle au sein de l'organisation « ne nous semble plus pertinent à l'heure actuelle ». C'est un fait acté par une décision prise en Conseil des ministres, et publié immédiatement dans le Journal officiel de l'Angola, maintenant il s'agit de sonder les conséquences de ce retrait sur les objectifs de l'Opep. D'après les constats des analystes du marché pétrolier, le cours du pétrole a chuté de 1,59% (78,43 dollars), jeudi dernier vers 13h15 GMT, soit immédiatement après la décision de retrait de l'Angola de l'Opep. Reste à confirmer si cette chute ne serait que conjoncturelle ou durable. Certainement que ce n'est pas cette décision de retrait en elle-même qui pèse sur le cours du pétrole, mais beaucoup plus les divergences au sein de l'Opep qui sortent au grand jour au sujet des coupes de production. D'autres pays ont exprimé leur désaccord autour de cette politique, mais sans aller jusqu'à se retirer du cartel. Notons dans ce sillage que les Emirats Arabes Unis ont été les premiers à montrer leurs réticences face à l'obligation de respecter des quotas sabrés, et qu'un autre poids lourd pétrolier en Afrique, en l'occurrence le Nigéria, s'est montré également mécontent du quota qui lui a été fixé par l'Opep lors de la dernière réunion ministérielle de l'alliance, tenue fin novembre. L'organisation ne doit-elle pas être à l'écoute des avis des pays membres à propos de la réduction des quotas qui, comme on le constate, fait des mécontents ? Un mécontentement fondé sur la divergence des intérêts nationaux, pour certains pays principalement axés sur les ventes des hydrocarbures, avec les objectifs recherchés à travers les réductions des quotas de production, visant la stabilisation du marché pétrolier. Le mécontentement résulte du fait que même si on arrive à une relative stabilisation du marché pétrolier à travers cette politique de réduction de la production, elle profite plus aux pays producteurs hors du cartel, qui, eux, pompent à fond et réalisent de meilleures recettes. Une réduction des quotas qui réduit les membres du cartel, cela laisse à méditer.