Annoncée comme zone «maitrisée», le nord de Ghaza et en particulier la ville de Jabalia et son camp de réfugiés résistent de fort belle manière. Malgré l'intensité des bombardements de la journée d'hier sur cette région, les combattants de la Résistance palestinienne ont abattu plusieurs soldats et ont détruit des blindés de l'armée israélienne. Si le nord de Ghaza, censé être complètement anéanti comme l'a souvent laissé entendre la «communication» de l'armée d'occupation, résiste de la sorte, les combats au centre et au sud de la bande assiégée sont davantage plus violents. Au 78e jour de l'agression sioniste, l'armée d'occupation a continué ses bombardements contre les civils sur l'ensemble de Ghaza, faisant des dizaines de martyrs et de blessés. La situation humanitaire se dégrade davantage. L'entité sioniste ferme toujours les accès aux camions d'approvisionnement en produits alimentaires, en médicaments et en carburants. La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée vendredi n'y changera rien. Sans décréter un cessez-le-feu et l'arrêt des massacres contre les civils, et tout en accordant à l'entité d'occupation le contrôle total des aides entrant du côté égyptien, la résolution a été suffisamment vidée de son intérêt par les Etats-Unis actionnaires dans le génocide que commet Israël à Ghaza et en Cisjordanie. DES CORPS EN DECOMPOSITION DANS LES RUES DE BEIT LAHIA Samedi, les bombardements de l'aviation sioniste ont fait des dizaines de martyrs et de blessés. A Jabalia, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que des dizaines de martyrs ont été tués dans un bombardement israélien, soulignant l'incapacité pour les citoyens et les agents de la protection civile d'atteindre les blessés dans les rues pour apporter les premiers soins. Toujours à Jabalia, l'armée sioniste a pris pour cible une station-service, «tandis que des affrontements ont lieu à proximité ayant permis à la résistance d'atteindre un véhicule blindé», selon un correspondant d'Al Jazeera. Dans le centre de la bande de Ghaza, «le bombardement d'une maison dans le camp de Nuseirat a fait 18 martyrs et des blessés, pour la plupart des enfants et des femmes», rapporte la chaîne satellite Al-Aqsa. Le camp des réfugiés de Nuseirat qui abrite pas moins de 400.000 habitants, est soumis, comme le reste des parties de Ghaza, à une grave crise humanitaire, en raison notamment de son encerclement par les blindés sionistes qui empêchent toute aide d'y parvenir. Il est depuis quelques jours soumis à d'intenses bombardements. A l'ouest de Deir Al-Balah, dans le centre de Ghaza, «un bombardement israélien visant une maison a fait deux martyrs et plusieurs blessés», rapporte également un journaliste d'Al Jazeera. Selon la même source, des corps de martyrs et de blessés ont pu être acheminés vers l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa. Au sud de Ghaza, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que l'aviation de l'occupation avait lancé une série de frappes aériennes intenses contre des maisons à Khan Younes et dans la région de Bani Suhaila. De son côté, la protection civile à Ghaza, a annoncé hier avoir pu atteindre la ville de Beit Lahia, dans le nord de Ghaza, pour y découvrir des scènes d'apocalypse où non seulement des centaines d'habitations ont été détruites par les bombardements, mais également des dizaines de corps en décomposition retrouvés dans les rues. Des images du correspondant d'Al Jazeera, Anas Al-Sharif, diffusés vendredi sur la chaine, montrent l'ampleur des destructions dans le camp de Tal Al-Zaatar dans la ville de Jabalia, au nord de la bande de Ghaza, après le retrait des forces d'occupation israéliennes. Le reportage montre également des dizaines de corps de martyrs dans les rues de Tal Al-Zaatar après que les forces d'occupation ont empêché les équipes des ambulances de se déplacer sur les lieux pour secourir les blessés ou récupérer les martyrs. Les images montrent également d'importantes destructions de certaines parties de l'hôpital indonésien par les bulldozers de l'armée israélienne. UNICEF : RISQUE ELEVE DE DECES DES ENFANTS DE MOINS DE 5 ANS «Tous les enfants de moins de 5 ans à Ghaza courent un risque élevé de décès évitable en raison de l'insécurité alimentaire», a déclaré vendredi l'UNICEF dans un communiqué. «Les enfants de moins de 5 ans dans la bande de Ghaza - environ 335.000 - courent un risque élevé de malnutrition sévère et de décès évitables, alors que le risque de famine continue d'augmenter», ajoute le communiqué. L'UNICEF met en garde que dans les semaines à venir, «au moins 10.000 enfants de moins de cinq ans souffriront de la forme de malnutrition la plus mortelle, connue sous le nom d'émaciation sévère, et auront besoin d'aliments thérapeutiques». «Cela signifie que pour de nombreuses familles à Ghaza, la menace de mourir de faim est déjà réelle», a ajouté l'UNICEF. Le communiqué de l'UNICEF intervient après que la Classification de la sécurité alimentaire (IPC) ait rapporté, jeudi, que «la quasi-totalité des 2,2 millions d'habitants de Ghaza sont désormais confrontés à une faim aiguë» et que «l'ensemble de la population de la bande est classée en état de crise». Le rapport, édité par la collaboration de plusieurs agences comme la FAO et organisations comme Owfam, indique que Ghaza représente «la proportion la plus élevée de personnes confrontées à des niveaux catastrophiques d'insécurité alimentaire aiguë que l'initiative IPC ait jamais classée pour une région ou un pays donné», indique le rapport. «De nombreux adultes ont faim pour que les enfants puissent manger », selon l'IPC, qui a appelé au rétablissement de l'accès humanitaire dans toute la région afin de permettre l'acheminement rapide de l'aide vitale. L'UNICEF s'est également déclaré particulièrement préoccupé par la nutrition de plus de 155.000 femmes enceintes et mères allaitantes, ainsi que de plus de 135.000 enfants de moins de 2 ans, compte tenu de leurs besoins nutritionnels spécifiques. L'organisation des Nations unies estime que si la situation de «famine (annoncée) dans les semaines et les mois à venir peut encore être évitée», elle nécessite «d'agir maintenant». DES SOLDATS SIONISTES ABATTUS DANS PLUSIEURS EMBUSCADES Les combats ont fait rage hier dans un nord de Ghaza prétendument «pacifié» comme l'avait annoncé le porte-parole de l'armée sioniste. De «violents affrontements à Jabalia» ont été rapportés par le correspondant d'Al Jazeera qui avait également souligné les tirs incessants de l'artillerie de l'occupation sur cette région. Les Brigades Al-Qassam ont annoncé tôt dans la matinée de samedi que leurs «moudjahidines participent à des affrontements contre les forces ennemies qui pénètrent dans la zone de Jabalia al-Balad». «Nous avons utilisé des cartouches de guérilla, des obus anti-blindés «Al-Yassin 105» et des obus TBG antipersonnel et anti-fortification», ajoute Al-Qassam qui précise avoir «tué et blessé un grand nombre de soldats sionistes». Toujours au nord de Ghaza, Al-Qassam a affirmé avoir «détruit 5 chars à l'aide de deux missiles israéliens qui n'ont pas explosés, tuant et blessant tous les membres des 5 blindés». Des membres de forces spéciales sionistes ont été tués et blessés dans le piège à l'explosif de l'entrée d'un tunnel à Juhr al-Dik, dans le centre de la bande de Ghaza, par les Brigades Al-Qassam. A Juhr al-Dik également, les Brigades Al-Qassam ont annoncé avoir fait exploser «un champ de dispositifs antipersonnel et anti-blindés» dans une «embuscade tendue à 4 jeeps militaires israéliennes» dont «tous les occupants ont été tués». Au sud de Ghaza, les Brigades Al-Quds ont annoncé le «bombardement par des obus de mortier» de véhicules militaires israéliens «qui ont pénétré à l'est de Rafah», faisant plusieurs morts et blessés parmi les occupants. Hier, l'armée israélienne a annoncé «la mort de deux soldats» à Ghaza
