Les membres du Conseil de sécurité ont été unanimes vendredi à rejeter tout projet de déplacement forcé des Palestiniens en dehors de leurs terres, exprimant leur inquiétude concernant les récentes déclarations de ministres sionistes encourageant le transfert massif de civils de Ghaza vers des pays tiers. Lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée aux inquiétudes sur le déplacement forcé de Palestiniens à Ghaza, l'Algérie, qui a demandé la tenue de cette rencontre, a appelé la Communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, à rejeter d'une «seule voix» le déplacement forcé des Palestiniens. Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies à New York, Amar Bendjama, a rappelé les déclarations du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a souligné que «ce qui se passe à Ghaza restera une marque d'infamie dans la conscience de l'Humanité», soulignant que «personne dans cette salle ne doit rester silencieux face à ces projets. Le silence est synonyme de complicité». «Notre position doit être claire. Nous devons rejeter le déplacement forcé des Palestiniens. Tout le monde doit comprendre que les Palestiniens n'ont d'autre lieu que leur terre. Tout déplacement forcé est une violation flagrante du droit international, en particulier de l'article 49 de la 4e Convention de Genève», a-t-il ajouté. De son côté, le Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths, a affirmé que «toute tentative visant à modifier la composition démographique de Ghaza doit être fermement rejetée». «Je tiens à souligner que toute personne déplacée de Ghaza doit être autorisée à rentrer, comme l'exige le droit international», a-t-il dit, exprimant sa profonde inquiétude face aux récentes déclarations de ministres sionistes concernant les projets visant à encourager le transfert massif de civils de Ghaza vers des pays tiers, actuellement appelé «délocalisation volontaire». Il a, en outre, signalé que les bombardements aériens sionistes se sont intensifiés dans les zones où les civils ont reçu l'ordre de se réinstaller «pour leur sécurité». «Il n'y a pas d'endroit sûr à Ghaza», s'est lamenté le haut fonctionnaire, ajoutant qu'une vie humaine digne est presque impossible. «Nous pouvons le constater dans le déplacement forcé de 1,9 million de civils, soit un chiffre stupéfiant de 85% de la population totale, traumatisés et contraints de fuir encore et encore sous une pluie de bombes et de missiles, et nous pouvons le constater dans les conditions épouvantables qui règnent sur le terrain : les abris débordent, la nourriture et l'eau s'épuisent, avec un risque de famine qui s'accroît de jour en jour», a-t-il déclaré. Pour sa part, Ilze Brands Kehris, sous-secrétaire générale des Nations unies aux droits de l'Homme, a mentionné le déplacement initié le 12 octobre lorsque les forces sionistes ont ordonné aux Palestiniens au nord de Wadi Ghaza de se déplacer vers le sud, faisant part de ses inquiétudes quant au respect du droit international et suggérant de potentiels crimes de guerre. «De telles évacuations forcées, qui ne remplissent pas les conditions nécessaires à la légalité, constituent donc potentiellement un transfert forcé, un crime de guerre», a-t-elle alerté. «En fait, ces ordres ont souvent prêté à confusion, exigeant que les civils se déplacent vers des + zones humanitaires + ou des + abris connus +, bien que de nombreuses zones de ce type aient été par la suite visées par des frappes militaires et malgré l'absence de toute capacité dans les refuges pour accueillir plus de personnes». L'Equateur, la Sierra Leone comme la Slovénie ont rejeté clairement le transfert forcé de la population civile en violation du droit international humanitaire et des droits de l'Homme, rappelant que la bande de Ghaza fait partie intégrante du territoire palestinien occupé. Le Royaume-Uni aussi a rejeté, dans les termes les plus fermes, toute déclaration proposant que les Palestiniens soient réinstallés en dehors de Ghaza. Le Guyana et le Mozambique ont emboîté le pas aux autres membres, jugeant «inacceptables» les transferts forcés et les restrictions imposées à l'aide humanitaire. La Suisse a également rejeté et condamné toutes les déclarations visant à expulser les civils hors du territoire palestinien occupé y compris de Ghaza, rappelant que les Conventions de Genève interdisent le transfert forcé de populations qui peut constituer un crime de guerre.