La wilaya de Tiaret a connu ce début d'année 2011 un bon nombre de protestations pour différentes causes. Le ras-le-bol, le marasme et la dégradation des conditions de vie sont les causes principales de ces mouvements de contestation. L'indifférence et le laxisme des autorités a énormément nourri la protesta. Les promesses non tenues sèment le doute quant à la crédibilité des responsables à tous les niveaux. Déjà les banderoles font partie du décor des villes de la wilaya. Le hic c'est qu'on entend plus parler des élus parlementaires soient-ils ou locaux. Les habitants de la cité Diar El Farah à Sougueur demandent leur déménagement vers des logements décents et dénoncent leur exclusion dans la mesure où ils occupent des logements qui datent de l'ère coloniale construits dans le cadre du plan de Constantine. Des « appartements » d'une superficie totale de 82 m². Le 24 septembre 2007 le Wali avait ordonné leur recasement sans que cela se concrétise et plusieurs autres promesses leur ont été faites. Rien ne file à l'horizon. Ceux de Hay El Oued, se sont révoltés contre une décision du Wali, pour mettre fin à leurs revendications. Un affrontement avec les forces de l'ordre s'en est suivi, faisant des blessés et des arrestations pour trouble à l'ordre public. Quelques mois plus tard, ces mêmes citoyens observent une grève de la faim devant le siège de la Daïra, d'autres squattent des logements aussitôt évacués. Dans la nuit du 24 au 25 février, plus de 50 familles occupent illégalement des appartements et menacent de se suicider collectivement par immolation par le feu. Six personnes arrêtées, libérées suite à un sit-in observé devant le commissariat de Sougueur par les habitants de leur quartier. La protesta a touché même un corps constitué, les éléments de la garde communale avaient pris d'assaut le siège de la wilaya pour revendiquer leurs droits et dénoncer leur marginalisation et refusent leur emploi en qualité de plantons ou agents de service. Des citoyens ont barré la route à l'entrée sud de bougara, en signe de mécontentement pour les coupures fréquentes et répétées de l'électricité. A Tagdempt et Djilali Ben Ammar c'est les écoliers qui ont barré la route et ont fermé le siège de l'APC pour revendiquer le transport et la construction des établissements scolaires. Les habitants d'Aïn Deheb ont barré la route pour manifester leur mécontentement quant à l'attribution de logements sociaux. Les étudiants sont toujours en grève et les facultés fermées depuis plusieurs jours, pour manifester leur refus du nouveau système LMD. Auparavant, des étudiants avaient fermé le siège de la Direction des œuvres universitaires pour demander le transport et l'amélioration du cadre de vie pour les étudiants résidents. Les travailleurs d'une entreprise de transport ont débrayé pendant une semaine pour dénoncer les agissements du directeur général et ont revendiqué son départ immédiat. Après l'intervention du premier responsable de la wilaya, qui a réussi à persuader les grévistes de la légitimité de leur revendication et les a invités à reprendre leur travail pour assurer le transport des enfants scolarisés. Ayant constaté que les médiateurs étaient non crédibles et inéquitables. Une cellule de crise a été mise en place par les responsables con cernés pour gérer leur situation professionnelle. Ce mardi 1er mars les employés dans le dispositif du filet social se sont rassemblés sur la voie publique, sans appartenance partisane aucune, pour demander leur droit à l'insertion dans la vie professionnelle et dénoncer leur « surexploitation » pour 3000 dinars et l'octroi des crédits et des postes d'emploi basé sur le clientélisme et la corruption. Le mardi 1 er mars un fils de chahid a opté pour une grève de la faim devant le siège de la direction des services agricoles pour se faire entendre par les hautes instances du pays afin de leur dénoncer les abus et l'humiliation dont il est victime par le directeur de services agricoles de la wilaya de Tiaret. Il n'a été rétabli dans ses droits qu'après intervention du premier responsable de la wilaya. Ces mouvements de protestation avaient pratiquement les mêmes buts et les mêmes causes à savoir « hogra » exclusion et la marginalisation et étaient gérés de la même façon pour faire intervenir le Wali afin qu'un dialogue s'instaure avec les protestataires. Les autorités concernées, semblent ne rien voir et ne rien entendre, Leurs réactions n'interviennent qu'en exécution des instructions du Wali. Les élus font éclipse à chaque mouvement de revendication. C'est intelligent quand même ! Par Fayçal