Jusque là les Israéliens pensaient qu'ils auraient toujours affaire au même interlocuteur, chaque fois qu'il devenait possible de se retrouver autour de la table des négociations pour la paix. Désormais, ils devraient faire avec et accepter le nouveau partenaire issu de l'union des différents mouvements de lutte pour la libération de la Palestine. L'histoire de la Palestine retiendra dans ses anales le nouveau changement survenu ce 3 mai (date qui coïncide avec la journée mondiale de la liberté de la presse) avec l'accord inter-palestinien signé entre les deux frères ennemis le Hamas et le Fatah. En mettant leurs divergences sur la table, les deux principales formations palestiniennes ont fait preuve de maturité et de bon sens, en montrant au monde, en particulier l'Etat hébreu puis les Etats Unis et l'Union Européenne, qu'il était possible d'arriver à une entente entre Palestiniens pour défendre la même cause. Ce n'est pas un miracle ! De son vivant, le roi Fayçal avait dit : « il faut laisser le temps aux choses pour qu'elles murissent ». Ce temps est enfin venu, malgré un passé lourd de conséquences pour le peuple palestinien qui a le plus souffert du poids de la colonisation israélienne. Il est plus que sûr que les Israéliens grincent des dents quant à l'avenir de la situation dans la région et le devenir des relations entre les deux parties. L'idée de se trouver face au Hamas lors des futures négociations taraude leurs esprits. Jusque là, épaulés et soutenus par les Etats Unis, ils étaient rassurés qu'ils pouvaient user de leur force diplomatique et militaire, tant qu'ils n'avaient qu'un seul partenaire en la personne de M. Mahmoud Abbas. A ce jour, les négociations pour la paix ne semblent pas avoir avancé d'un pouce étant donné que les Israéliens n'ont jamais mis en application les résolutions de l'ONU. Quant à la création d'un Etat palestinien il est difficile de dire s'il aura lieu dans les prochains mois, sachant que dors et déjà l'Allemagne affirme qu'elle ne reconnaîtrait pas unilatéralement l'Etat palestinien. Il est aussi sûr et vrai qu'Israël voit d'un mauvais oeil ce nouveau front issu de l'accord du 3 mai dernier, étant persuadé que le jeu truqué des cartes n'est plus à son avantage combien même il pouvait compter sur les pressions américaines exercées jusque là sur M. Mahoud Abbas. Ce dernier n'est à présent plus seul dans la course et Israël devra faire avec, car la donne va très certainement changer. Les Palestiniens sont las d'attendre un Etat qui tarde à voir le jour. Il appartient donc aux nouveaux représentants de conjuguer leurs efforts en vue d'aboutir à la création d'un Etat souverain, celui que le peuple souhaite depuis 1948. Pour cela, les deux formations devront faire fi des pressions américaines et occidentales dont le souci majeur est de soutenir Israël.